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Jacques Attali a prédit : vous êtes prévenus

OPINION. Considéré par l'intelligentsia politico-médiatique comme une boule de cristal infaillible, l’économiste est en réalité le promoteur, voire l’acteur, d’un système qu’il prétend dénoncer.

/2021/12/JACQUES-ATTALI


Dix ans plus tard… Sommes-nous tous ruinés ? « Je suis revenu pour vous dire que le malheur est sur vous, gaulois (…) Je vous avais prévenus » (Le Devin, Astérix).

Économiste, écrivain, éditorialiste, lobbyiste, conseiller d’État, ex-conseiller spécial, chef d’orchestre, on ne compte plus les multiples casquettes portées par l’énarque expert en tout en perpétuel transit, et qui publia en 2010 un livre au titre évocateur : Dans dix ans tous ruinés. Puisque nous sommes en 2021, quoi de plus normal qu’un état des lieux afin de savoir si nous sommes effectivement « tous ruinés » ?

Dans l’ouvrage susmentionné, l’ennemi juré de Jacques Attali s’appelle la dette : « S’endetter, c’est mourir de peur : peur d’affronter les enjeux du présent et choisir de les reporter sur les autres […] Le pire cas de figure : s’endetter pour servir l’intérêt d’une dette. » Jacques Attali est formel : « Il faut d’abord agir en priorité par la réduction des dépenses. »Il prédit : « Nous avons devant nous dix ans de rigueur pour résorber la dette. » Il menace : « Si la tendance actuelle n’est pas rapidement inversée, une crise majeure s’annonce en effet : l’État français pourrait se révéler un jour — plus proche qu’on ne croit — incapable de financer le fonctionnement normal de ses services publics les plus fondamentaux […]. »

L’économiste en rajoute une louche en 2013 dans son ouvrage Urgences françaises: « Quand la dette atteindra 120 % du PIB, vers 2018 au plus tard, les prêteurs exigeront alors de la France, beaucoup plus sévèrement qu’aujourd’hui, qu’elle maîtrise ses finances publiques » (pour rappel, l’endettement de la France en 2018 est de 98 % du PIB). La thématique du déclin de la France obsède l’auteur puisqu’il affirme que « dans sept ans au plus, vers 2020, l’État français n’aura plus de perspective crédible de remboursement de sa dette (…). Les taux d’intérêt de nos...

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