La plus grande confusion agite les mouvances et les célébrités de la lutte contre l’antisémitisme. C’est d’abord la LICRA de Bordeaux qui, via le site change.org, spécialisé dans les pétitions, en appelle implicitement à voter, le 9 juin, pour les listes Macron ! Pourtant les statuts de la Licra (art.3) sont clairs : « La LICRA se place en dehors de tout parti politique. » Dans le texte de sa pétition, la LICRA affirme néanmoins « qu’il est indispensable d’écarter les forces politiques populistes de la majorité des députés élus le 9 juin. Rejoignez la mobilisation de la LICRA pour attirer l’attention des Français sur le scrutin européen. » De quelles « forces politiques populistes » s’agit-il ? Et d’ailleurs qu’est-ce que le populisme ? On ne peut pas hésiter : ce sont LFI et le RN qui sont visés.

Mais le texte maintient le suspense ou l’ambiguïté et vise une liste hétéroclite de périls qui menacent l’Europe, et contre lesquels « il faut lutter » : « le racisme, l’antisémitisme et les discriminations qui leur sont liées. » Mais aussi « la crise climatique […]. Et préserver la paix sur notre continent ». Soit. Mais pour cela : « Il faut qu’une majorité de députés, après le 9 juin, soutienne les efforts engagés par l’Union européenne en faveur de l’Ukraine et de son peuple contre la guerre d’agression menée par la Russie s’engage à accroître la pression exercée contre la politique du pouvoir iranien, pour aider les femmes et l’ensemble de la population iranienne à retrouver la liberté, la démocratie et la dignité [et] tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des otages toujours détenus à Gaza par les terroristes du Hamas et contribuer à la relance du processus de paix. » Mais (in cauda venenum) la LICRA s’affirme immigrationniste (« mise en œuvre du Pacte européen sur la migration et l’asile sans que l’Europe ait...