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La loi immigration, comme une apothéose

CONTRIBUTION / OPINION. L’adoption de la loi immigration, loin d’en marquer la fin, est tout à la foi l’apothéose du en même temps et un joli cadeau des Républicains au président. Mais elle révèle aussi de graves failles dans le fonctionnement de notre démocratie.

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Emmanuel Macron invité de l'émission C'est à vous sur France 5 mercredi 30 décembre 2023. December 20, 2023Crédits illustration : © Jacques Witt/SIPA


Il est de bon ton de le clamer haut et fort, comme une antienne : la loi immigration consacrerait la fin du « en même temps ». La cause en serait le virement de bord « à droite toute » du projet de loi gouvernemental, sérieusement durci selon les médias par le Sénat puis par la commission mixte paritaire (CMP). Mais rien n’est plus faux : nous assistons au contraire à l’apothéose du « en même temps » présidentiel. Pas parce que « la lutte contre l’immigration clandestine ne serait ni de droite ni de gauche », comme le chante le président devant un cénacle de journalistes acquis à sa cause. Non : rien à voir avec son contenu qui n’a finalement que peu d’importance pour Emmanuel Macron. Mais plus prosaïquement parce que le président vient simplement d’obtenir tout à la fois une chose et son contraire, c’est-à-dire le succès politique qui lui manquait cruellement et « en même temps » l’annihilation des concessions consenties puisqu’il entreprit, dès le lendemain, de faire défaire la loi par son ami et très obligé Laurent Fabius du Conseil constitutionnel, qui s’empressera d’y supprimer tout ce qu’il céda si généreusement et spontanément à la droite… Car voilà belle lurette qu’en France, les contre-pouvoirs ne sanctionnent plus l’exécutif, seulement parfois le législatif quand le président en exprime le souhait. À entendre les objurgations de Bruno Retailleau, il semble que la droite vient de comprendre, mais un peu tard, qu’elle vient de se faire rouler dans la farine…

Rassurons d’emblée la gauche du parti macronien : la loi adoptée continuera de promouvoir la régularisation d’illégaux, puis une fois régularisés, de leur reconnaître le droit au regroupement familial. L’excuse des métiers en tension n’est qu’une vaste fumisterie, puisque nul ne saurait être contraint de rester dans un métier quelconque, même s’il fut la condition de sa régularisation. Ces métiers continueront...

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