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La souveraineté est-elle partageable ?

OPINION. Dans un plaidoyer européiste rédigé à l’occasion des Journées de l’Economie 2020, Sylvie Goulard, actuelle sous-gouverneur de la Banque de France a écrit : « c’est en partageant la souveraineté qu’on la récupère le mieux. » (1) Un splendide contresens digne de George Orwell dans 1984.

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Dans un plaidoyer européiste rédigé à l’occasion des Journées de l’Economie 2020, Sylvie Goulard, actuelle sous-gouverneur de la Banque de France a écrit : « c’est en partageant la souveraineté qu’on la récupère le mieux. » (1) Un splendide contresens digne de George Orwell dans 1984.

L’occasion pour elle de rappeler à fort juste titre : « Avant la création de l’euro, la Banque centrale de toute l’Europe était déjà installée à Francfort. C’était… la Bundesbank allemande. Aucun Français ou Italien ne siégeait dans le conseil des gouverneurs. Encore aujourd’hui, le Danemark conserve formellement sa couronne mais doit en réalité se conformer aux décisions d’une BCE à laquelle il ne participe pas. »

A une époque où la France se désindustrialise à grande vitesse (l’industrie ne pèse plus que 10% du PIB, contre 20% en Allemagne), qu’il a été démontré à plusieurs reprises que l’euro est surévalué, au bénéfice de l’économie allemande et au détriment de toutes les autres économies européennes (voir les nombreux travaux documentés de Jacques Sapir), un tel aveu ne manque pas de faire sourire. Car si la France participe bien au conseil des gouverneurs de la BCE, on ne peut pas dire que ce soit efficace !

Mais poussons le raisonnement de Madame Goulard dans ses ultimes conséquences. Si le fédéralisme qui selon elle permet « une organisation politique solide, légitimée, respectueuse des diversités » est la seule solution pour acquérir une certaine puissance, il apparaît que son adhésion au projet européen est pour le moins hasardeuse. Madame Goulard se trompe de projet.

Si elle cherche à promouvoir le fédéralisme comme méthode de gouvernement, qu’elle lise avec profit les propositions girondines de Michel Onfray, et donne davantage de pouvoir aux citoyens ! (2)

Si en revanche, elle cherche plutôt à promouvoir un projet supranational en prétextant une adhésion au fédéralisme,...

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