L’arrogance woke du Président
CONTRIBUTION/OPINION. Même s’il s’en défend, le macroniste est adepte du wokisme. Un wokisme de salon, qui ne dit pas son nom, mais qui avance ses pions en s’appuyant sur les outrances des mouvements plus radicaux.
On admet généralement qu’Emmanuel Macron n’est qu’un opportuniste cynique et pragmatique. Discutable : l’extrême arrogance chez lui n’a rien de pragmatique. Elle tournerait plutôt en sa défaveur. Une idéologie sous-jacente, source de l’hybris présidentielle, est à l’œuvre : une gnose étrange composée de dogmes et de rituels visant à sacraliser les minorités au détriment de la majorité populaire méprisée en tant que telle.
Le wokisme en France se divise en deux parties antagonistes
Restée longtemps floue et ambiguë, la nouvelle idéologie s’est clarifiée vers les années 2015 avec le terme « woke ». La chose existait avant le nom, mais non encore déclarée par les militants, on ne parvenait pas à la saisir dans son unité et sa globalité. Les adeptes des gender studies cachaient leur militantisme derrière une apparence pseudo-scientifique. L’explosion des phénomènes Black Lives Matter (affaire George Floyd) et #Metoo (affaire Weinstein) marquent le point de départ de l’expansion fulgurante du mouvement en Occident. L’expression «stay woke » (reste éveillé) des Noirs américains ayant été exportée, on cerne davantage les contours et les composantes du mouvement. On voit qu’en France, tout au moins, il se scinde en deux sous-ensembles assez différents. On reconnaît assez bien le mouvement de base du wokisme qui est estudiantin, caractérisé par le cancel culture. Macron représente une autre composante, s’inscrivant dans un wokisme bourgeois, économiste, techniciste et libéral, de type progressiste, proche des GAFAM, néanmoins concerné par les réformes dites sociétales. On note chez lui une connivence dans un premier temps envers le courant initial. On se souvient de son lieutenant Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur, se déclarant, le 9 juin 2020, prêt à effectuer la fameuse génuflexion devenue emblématique du mouvement.
Le wokisme de base en France est gauchiste, proche du marxisme. En témoigne la phraséologie d’un Frédéric Lordon qui paraît appartenir au siècle...