Dans la nuit du 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, ouvrant de nouveaux horizons à l’Allemagne et à l’Europe. Cet événement constitue une étape symbolique et capitale de l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle. Dans la nuit du 9 juin 2024, le mur de Maastricht doit électoralement tomber pour ouvrir de nouveaux horizons à la France et à l’Europe. À l’instar de la chute du mur allemand, ce fait constituerait à son tour une étape symbolique et capitale de l’histoire de la première moitié du XXIe siècle.

Par des votes souverainistes très largement majoritaires, les électeurs européens doivent donner le premier coup de pioche démocratique pour entamer la chute du mur de Maastricht qui les a éloignés de tant de promesses et de tant d’espoirs. Certes, comparaison n’est pas raison, mais des similitudes et le rapport entre ces deux murs apparaissent quelque peu troublants, en tous cas assez parlants. Rappelons en effet d’emblée que suite à la chute du mur de Berlin, Helmut Kohl demande de l’aide pour faciliter la réunification allemande. En 1990; François Mitterrand propose en réponse l’union politique qui sera consacrée en 1992 par le traité de Maastricht. La naissance d’un mur est la conséquence de la mort d’un autre.

Pourquoi, au-delà de cette causalité historique, les effets des deux murs et de leur destruction sont-ils comparables par de nombreux points ?

En premier lieu, comme l’Allemagne de l’Est avait perdu sa souveraineté sous le joug soviétique, tous les pays de l’Union européenne (UE) l’ont perdue sous le joug des institutions européennes. Les compétences nationales ont été considérablement réduites dans de nombreux domaines clés. L’article 3 du traité sur le fonctionnement de l’UE définit six domaines de compétence exclusive pour l’UE, et non des moindres, l’article 4 définit treize domaines très importants de compétences...