opinionsTrahison des élites

Le pays a besoin d’une nouvelle élite populaire

CONTRIBUTION / OPINION. À mesure que l’élite dirigeante a fait sécession du bloc populaire, elle et lui ont fini par n'avoir plus aucun intérêt commun – même pas l’intérêt national, que la première a progressivement bazardé au détriment du second. Pour se sauver et sauver le pays, le peuple ne peut compter que sur lui-même et doit réinvestir l’élite dirigeante.

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Crédits illustration : ©OLIVIER JUSZCZAK/SIPA


La fin d’un cycle se mesure à l’amenuisement d’une élite, fermant ses portes à toute idée nouvelle, à toute remise à question, à tout projet d’alternance. Lorsqu’une élite se réifie, elle s’autorise tous les coups pour empêcher l’émergence de sa future remplaçante, quitte à bafouer toutes les règles civiles. Heureusement, cette période ne dure qu’un temps, avant la percée, inévitable, d’une nouvelle classe dirigeante.

Devant une tyrannie d’un nouveau genre


Orwell nous avait prévenus : quand les mots signifient le contraire de leur véritable sens, alors nous vivons dans une tyrannie d’un nouveau genre. Pour repousser toute possibilité d’alternance, gauche et macronie, coalisées en un parti unique, usent maintenant de tous les stratagèmes : diffamations, agressions, mensonges à l’égard de leurs adversaires. Dans le régime totalitaire orwellien, déjà, le mensonge c’était la vérité, l’infondé le juste, la barbarie la civilisation.

Ammien Marcellin, historien de l’Antiquité qui mourra au début du Ve siècle, soit quelques décennies avant la chute de Rome, avait lui aussi prédit, dans ses écrits, que la désagrégation d’un régime entraîne nécessairement celle de la vérité et du droit : le mensonge devient une arme de gouvernement, les lois se délitent et périclitent, les féodalismes prennent le pas sur l’État.

En remettant en cause la libre confrontation des idées et les règles — pourtant constitutionnelles — du pluralisme, le parti unique a fait franchir à la vie politique française un nouveau cap : ce n’est plus le mouvement majoritaire qui gouverne, mais la force minoritaire en nombre de voix. « Quand le vote a parlé, la souveraineté a prononcé. Il n’appartient pas à une fraction de défaire ni de refaire l’œuvre collective », proclamait pourtant Victor Hugo, en 1850…

Le renoncement de l’élite à l’œuvre collective


Finalement, le parti unique s’en prend désormais à l’essence même de la politique : la recherche du bien...

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