Début juillet, Benyamin Nétanyahou a justifié son choix de proposer la candidature de Donald Trump au prix Nobel de la paix en soulignant une « vision rafraîchissante » sur la situation au Moyen-Orient. Pour le président américain, qui estime mériter ce prix depuis sa tentative de rapprochement avec la Corée du Nord lors de son premier mandat, le Moyen-Orient constitue un terrain propice à l’épanouissement de sa méthode. De prime abord, décerner cette distinction à Donald Trump pourrait sembler paradoxal au regard de son comportement parfois brutal, comme l’illustre le traitement infligé à Volodymyr Zelensky lors de sa visite à Washington en février dernier, ou du peu de cas qu’il fait des rondeurs diplomatiques.

Toutefois, force est de constater que sa méthode, essentiellement pragmatique, pourrait déboucher sur de réelles avancées là où tant d’autres ont échoué. Désireux de délester les États-Unis du fameux rôle de « gendarme du monde », le républicain modifie en profondeur la politique étrangère de son pays pour qu’il revête à terme, et de manière alternative, les costumes de négociateur et de chirurgien. D’apparence erratique, la diplomatie du milliardaire suit une logique dont les bases remontent à son premier mandat.

L’administration Trump I : les prémices de la méthode Trump

Lorsque Trump remporte l’élection présidentielle de 2016, son manque de connaissance des arcanes de la politique le conduit à s’entourer de profils qui ne partagent pas ses objectifs et n’hésitent pas à se montrer critiques voire à s’opposer à certaines de ses initiatives. En dépit de ce climat tendu, la politique extérieure de Donald Trump aura donné quelques signes annonciateurs du repositionnement stratégique des États-Unis sur la scène internationale. Ce premier mandat comporte en effet des moments révélateurs d’une politique hybride où les opérations éclairs se mêlent aux négociations sur le temps long.

Soucieux d’en finir avec les « guerres interminables » et...