Législatives anticipées : la France des quatre fronts
CONTRIBUTION / OPINION. La dissolution surprise du président Emmanuel Macron a fait réapparaître clairement les quatre fronts qui divisent les Français et rendent ce pays quasi ingouvernable, voué, si rien ne change, à un déclin inéluctable et à une nouvelle dissolution, cette fois dans l’Europe et les États-Unis.
Le premier, confiné et confit dans les années 30, le fascisme, la guerre d’Espagne, Hitler et les nazis, s’est aussitôt intitulé Front Populaire, en référence à celui de 36, mais ce front populaire des bobos est une sorte de conglomérat électoral hybride comme une voiture du même nom, avec un peu d’écologie dingo-tartignole et climatiquement échauffée, un peu de communisme archaïque qui ne sait plus où il est, un peu d’islamo-gauchisme mélenchono-révolutionnaire pro-palestinien, un peu de socialisme mou et pro israélien repeint par le roi des bobos Glucksmann.
Le second est le sempiternel Front Républicain taratata du marécage centriste macroniste, conglomérat de socialistes et ex-républicains bien pensants, sorte de machine à faire peur avec le danger que représente une extrême droite imaginaire, quelquefois complétée par une ultradroite de film d’épouvante. Du débarquement de 44 en Oradour sur Glane, européiste et américanophile, il ressort lui aussi le danger de l’extrême droite comme seul argument dès lors qu’il se sent menacé et réunit les marionnettes de l’ultralibéralisme mondialiste, et l’on y voit déjà Édouard Philippe et quelques autres qui louchent vers 2027, pensant que leur jour de gloire est arrivé !
La troisième est le Front, devenu Rassemblement national. Son écrasante victoire aux européennes a eu pour première conséquence de faire imploser lesdits Républicains, ce parti issu de l’ex-UMP et où l’on avait tenté de faire vivre ensemble la droite d’affaires giscardienne et orléaniste et la droite populaire issue des anciens gaullistes. Union tout à fait improbable et qui tôt ou tard ne pouvait que voler en éclats, une partie rejoignant Macron, l’autre Marine Le Pen. Les cris d’orfraie poussés par les médias conformes depuis que Ciotti a annoncé un accord avec le RN, les déclarations indignées des tenants de la droite d’affaires, les Pécresse, Wauquiez, Bertrand, Larcher, etc., tous verts de rage,...