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Imprésentable(s)

CONTRIBUTION / OPINION. Condamnée, inéligible, mais toujours favorite : le tremblement de terre judiciaire autour de Marine Le Pen secoue la droite. En embuscade, Jordan Bardella peine à se faire une place, pendant que plane l’ombre d’autres affaires, dont celles de Nicolas Sarkozy. Quand des procès de premier plan représentent une vraie avancée démocratique.

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Crédits illustration : ©Thomas Samson/AP/SIPA


« Ce n’est pas la rue qui gouverne ». La formule signée Jean-Pierre Raffarin est bien connue et sert de mantra au peuple de droite à chaque mouvement social. C’est pourtant ce même peuple de droite qui a manifesté dimanche 6 avril dans les rues de Paris son soutien à Marine Le Pen dans l’affaire du détournement de fonds publics pour laquelle elle a été condamnée le 31 mars dernier à quatre ans de prison (dont deux fermes) et surtout cinq ans d’inéligibilité, ce qui l’empêcherait donc de se présenter à la présidentielle de 2027, élection pour laquelle elle est donnée hyper favorite. On notera au passage l’indignation à géométrie variable de celles et ceux refusant le droit au soutien populaire des services publics et des acquis sociaux, mais n’hésitant pas, chacun ses combats et ses valeurs, à se mobiliser en 1968 contre « la chienlit », en 1984 pour l’école privée catholique, en 1999 et en 2013 contre les droits des homosexuels ou, donc, ce jour contre une décision de justice jugée par les mêmes antidémocratique. Vraiment ?

« Inéligibilité à vie »


Si la décision du tribunal correctionnel de Paris du 31 mars a fait l’effet d’un séisme politique, c’est surtout du fait de la notion désormais fameuse « d’exécution provisoire » qui résonne aux oreilles de l’électorat RN comme une condamnation forcément politique de la part de juges partisans et la main du « système » en place voulant voler une échéance présidentielle soi-disant jouée d’avance. Posture trumpiste figée dans le déni et réitérant son « innocence », en dépit de preuves accablantes véritables et vérifiables dans le compte rendu du jugement (pages 40 à 46 sur les 152 que compte le délibéré), Marine Le Pen n’a non seulement jamais pris position auparavant contre les lois la condamnant, mais elle semble oublier qu’elle prônait dès 2013 « l’inéligibilité à vie pour...

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