On les a moquées, traitées avec dédain comme des vestiges honteux d’un passé révolu ! Freins au développement, freins à la création d’un espace commun sans limites définies, et où dans une douce utopie, marchandise et communautés circuleraient sans entrave et sans que cela ne pose aucun problème que ce soit. Et surtout elles symbolisaient à elles seules, pour les apôtres du post-modernisme multiculturel, tous les archaïsmes rétrogrades qui caractérisaient les réactionnaires d’un ancien monde à abolir !

Terrorisme, drogues, crise migratoire… les voici, sous la pression des événements, revenues quelque peu au goût du jour ! Et voici même que ceux qui invectivaient Donald Trump, construisant un mur à sa frontière mexicaine (qu’ils soient de la fausse droite ou de la vraie gauche), unis comme un seul homme, annoncent comprendre que la Pologne en fasse de même désormais.

Notre classe politique a la souplesse intellectuelle en termes de convictions digne des plus grands gymnastes, et elle sait depuis longtemps que le ridicule ne tue pas ! Et qu’importe le changement radical de posture, il permet de sauver les meubles, et les carrières, en adoptant dare-dare l’opinion majoritaire de l’électorat. Car ce dernier depuis longtemps avait compris qu’une maison sans porte ni serrure ne pouvait prétendre garantir la sécurité de ses habitants. Mais bon, sachons nous réjouir du retour au bon sens ! Espérons-le simplement durable…

Ils tombaient en effet sous le bon sens commun et les avantages de cette limite géographique : Marqueuse du territoire, la frontière est un témoin d’identité. Et comme le débat animé au sein de l’Europe en témoigne, même unis dans une organisation commune, les peuples tiennent à défendre leur identité spécifique. La frontière régule les échanges, mais ne les a jamais interdits.

Il y a, comme dans un lotissement, du bon et du mauvais voisinage. Et tout un chacun chez...