« Voir la réalité des choses. » Derrière cette expression anodine, se révèle une subtilité de la langue française. Au prime abord elle peut paraître évidente ; il suffirait d’ouvrir les yeux pour apprécier les réalités de la vie sociale, économique ou les enjeux actuels de la civilisation.

Méfions-nous, on peut exercer son propre regard peut-être grâce à ses connaissances, son jugement avec toute indépendance d’esprit, à condition de disposer des éléments factuels et fiables pour exercer cette lecture. Par contre, il y a ceux qui tentent de voir à notre place au risque de transformer la vérité. Inconsciemment, on est alors sous influence. À l’heure du numérique, une « fake news » peut déclencher un mouvement inattendu et incontrôlable. La force des images supplante le questionnement, la recherche des sources d’informations… Plus facile de « voir » une photo choc figurant en première page sur le tabloïd d’un journal « people » que de lire un texte argumenté de 30 ou 50 lignes avec introduction, développement (oui, non, mais) puis une conclusion. Alors peut-on peser le pour et le contre et accepter que l’on ait pu se tromper initialement ?

Dans une autre approche, ce postulat nous incite à ne pas tomber dans des errements irrationnels afin de se construire et se confronter à la réalité. Pour étayer ces réflexions sur la recherche et les embûches de la réalité, on peut évoquer trois exemples.

Premièrement, peut-on tout attendre des grands médias, écrits ou télévisuels, pour disposer d’informations fiables ? Une grande partie de la réponse est donnée indirectement en prenant connaissance des noms des propriétaires majoritairement actionnaires de ces groupes : pour le Parisien, les Échos, Radio Classique, Bernard Arnaud (LVMH). Pour Le Point, François Pinault. Pour Le Figaro, la famille Dassault. Pour Canal +, Cnews, C8, Vincent Bolloré. etc. On peut alors se poser la question...