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L’éthique du monde de la recherche en perdition

OPINION. Depuis quelques années, le monde de la recherche tend de plus en plus vers la poursuite d’objectifs militants, au détriment du développement de la connaissance au service de l’intérêt général. Une dérive notamment liée aux modes de financement.

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Nous travaillons dans le secteur de la recherche et nous constatons de jour en jour un dévoiement des valeurs au sein des institutions de recherche. Nous allons donc partir d’un constat statistique avant de mettre en avant les ambivalences du monde de la recherche. Le monde de la recherche est-il en train de se politiser ?

Le monde de la recherche est aujourd’hui largement globalisé. Les échanges entre universités du monde entier sont nécessaires pour partager les connaissances acquises et pour en développer de nouvelles. En France, les institutions de recherche académique sont principalement financées par les administrations publiques et privées (à savoir l’État, l’enseignement supérieur, et des institutions à but non lucratif comme des fondations) et non par les entreprises. Il faut cependant distinguer la recherche académique (essentiellement menée par les universités) et la recherche et développement (R&D) dans son ensemble qui comprend donc les investissements des entreprises. La R&D est financée, elle, largement par les entreprises (environ 60 %) en France, alors que les administrations en assument un financement à hauteur de 35 %, d’après les statistiques de l’OCDE disponibles sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation. La France n’est pas particulièrement généreuse en matière de financement des activités de recherche et de développement, puisqu’elle consacre environ 2,20 % de son produit intérieur brut (PIB) et se situe assez loin derrière Israël, la Corée du Sud ou la Suisse.

La recherche académique vit ainsi essentiellement de subventions de l’État, et donc d’un financement majoritairement public. Certes, la France devrait consacrer davantage de son budget à la recherche si elle entend concurrencer la Chine, les États-Unis, voire la Suisse. En même temps, la communauté scientifique — en raison sans doute de la mondialisation des échanges scientifiques et d’une tendance intrinsèque à la déterritorialisation...

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