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Lettre ouverte aux amoureux des caméras et aux fanatiques de la sécurité

OPINION. Conseiller communal en Belgique, notre abonné s’alarme de l’engouement généralisé au sein de la classe politique pour les outils technologiques de surveillance de masse. Il en appelle, depuis son pays, à un sursaut démocratique. Une situation à mettre en parallèle avec la nôtre ?

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« Pour que les hommes, tant qu’ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés » Etienne de La Boétie, « Discours de la servitude volontaire » (1576).

Je suis inquiet. Particulièrement inquiet. Je constate que dans la rue, sur les réseaux sociaux et même au conseil communal de mon entité, des individus se proclament chantres de la sécurité et réclament à cor et à cris des caméras de surveillance, encore et encore, toujours et partout.

J’ai l’impression que ces « héros » de la sécurité n’ont jamais lu les avertissements prémonitoires d’un Huxley (« Le meilleur des mondes ») ou d’un Orwell (« 1984 »).

Pis, l’évolution de la technologie nous montre jusqu’où peut aller cette surveillance. La Chine, avec sa politique de reconnaissance faciale et son « crédit social » nous montre ce qui vous attend dans quelques années.

Par ailleurs, certains, y compris des mandataires politiques « décomplexés » encouragent la délation (y compris pour des motifs dérisoires comme l’invitation de quelques personnes supplémentaires à une fête de famille).

Très récemment, à deux reprises (une manifestation contre la « justice de classe » : 245 personnes arrêtées ; une manifestation contre les mesures COVID : 488 personnes contrôlées dont 330 arrêtées), le chef de corps de la zone Bruxelles-Nord, Frédéric Dauphin a parlé d'hyper-canalisation et d'hyper-réduction du risque « pour une série d’évènements ». Parmi l’arsenal sur lequel repose cette stratégie : « l’arrestation anticipée » (sic). Rappelons d’ailleurs que ces dernières manifestations rassemblaient plus de policiers que de manifestants. Dans les deux derniers cas, le potentiel de participation s’élevait au plus à quelques centaines !

Ainsi, sous prétexte de mesures contre le Covid-19 et de trouble à l’ordre public, on se permet de fouler aux pieds un droit consacré par notre Constitution : la liberté d’expression.

On voit de moins en moins de différences entre nos pays...

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