Ma liberté chérie,

J’espère que tu n’es pas trop fâchée ? Je t’aime trop pour ne pas brûler d’envie de me rabibocher avec toi. Car, vraiment, je tiens à toi !

Je reviens sur notre vif échange d’hier. Tu ne m’as pas laissé le moindre temps de parole. Ma liberté, mon droit à m’exprimer, en quelque sorte : ça, tu peux le comprendre ? Aussi, voici ce que j’aurais aimé pouvoir te dire. Avec l’esprit d’escalier, certes, escalier dans lequel j’ai chuté, hier, tombant de haut en t’écoutant : car moi, je t’ai écouté. Liberté, n’oublie pas que la « chute n’est pas, à vrai dire, un échec ! L’échec, c’est rester là où on est tombé »  ! (Socrate) Alors, voici de quoi, toi aussi, te relever.

Auto-éblouie par ta lyrique cécité, exaltée par ta conviction d’un bon aloi, celle de ton autoproclamé sacro-saint bon droit, tu as prétendu, que toi et tes commensaux peuplant cette si singulière gauche jamais très longtemps plurielle, déteniez non seulement le monopole du cœur, mais surtout l’exclusivité de la raison pure.

Du péremptoire et culpabilisant ton pédagogique des sachants de la pensée unique, drapée dans l’uniforme vertu du politiquement correct, tu as étalé, toi, Liberté chérie, ta marque de fabrique de consentement à l’utopie, ton inculture décolonisatrice, ton devoir de repentance bâclé, ton zéro en histoire repointée, ton avant-gardisme féminoïde, ton soutien à la contre nature hybridation de sexes, d’un genre pour le moins douteux. Bien que décrétant que tout avis en dehors de ton étroite sphère opinionelle relevait d’une posture clairement fascistoïde, sache que tout cela ne fait pas non plus de toi une « éveillée ». Car tu occultes le vacarmineux fracas du rideau de fer lorsque celui-ci s’abattit comme un mur de poussière ! Voudrais-tu le restaurer avec toutes tes idées dites « libertaires » ? Réponds-moi, Liberté ? Mais non sans prendre en compte...