Ses camarades de promotion du KGB, qui le connaissent bien, disent que Poutine, malgré les « qualités » indéniables des ambitieux (volonté de fer pour atteindre ses objectifs, ruse et astuce, entregent, absence de scrupules, sens tactique et opportunisme), est d’une intelligence médiocre. De plus il est usé par 23 ans de pouvoir autoritaire, ainsi que par l’âge (et la maladie ?). Ayant écarté ou éliminé toute opposition et concurrence, entouré de ses créatures, il finit par ne plus écouter que lui-même, ses hommes de main, ses oligarques… Il vit replié dans le monde « national-soviétique » qu’il s’est façonné, de plus en plus loin du réel, du bon sens et des valeurs morales dont il prétend, de plus en plus difficilement, être le défenseur. L’erreur de jugement et les déconvenues militaires en Ukraine, la récente cassure dans l’opinion, l’exode des mobilisés, les pratiques totalitaires, conduisent le peuple russe (notre ami) vers de graves déconvenues, des drames.

Parmi les oligarques et hommes de main du Kremlin, on citera Evgueni Prigojine, le cofondateur des bandes armées privées dénommées Wagner (en référence au musicien préféré d’Hitler). Cet homme est condamné en 1979 pour vol, puis en 1981 à douze ans de prison pour « brigandage, escroquerie et incitation de mineurs à la prostitution » (Larissa Samba, Russie-Afrique : Evgueni Prigojine, le « cuisinier » de Vladimir Poutine, Jeune Afrique,‎ 23 août 2019, en ligne). Le directeur opérationnel de Wagner, Dmitri Valerievich Outkine, est un ancien officier des forces spéciales du GRU, la direction générale des renseignements russe. Les bandes de mercenaires Wagner ont été engagées en Syrie, où ses éléments (parfois recrutés en prison) sont accusés d’atrocités. Puis Wagner intervient en Ukraine aux côtés des séparatistes du Donbas. Wagner est censé être une entreprise privée : non seulement cette bande armée est financée par des donneurs d’ordre, mais encore elle se...