Mali : Wagner profite du vide laissé par la France
CONTRIBUTION / OPINION. Au Mali, Wagner continue d’étendre son emprise depuis que la France a plié bagages. Dernière prise : Kidal, principale ville du nord du pays.
Kidal est la seule ville du nord Mali (25 000 habitants), la capitale historique des Touaregs, le haut lieu de la rébellion autonomiste de l’Azawad, mais aussi le refuge des groupes islamistes armés. Kidal s’était coupée du reste du Mali et du gouvernement Bamako — notamment celui du putschiste Goïta — depuis presque 10 années…
Mais Kidal vient d’être réoccupée (15 novembre), les éléments rebelles ayant dû quitter la ville, ainsi qu’une partie de la population. Des manifestations de joie ont eu lieu dans les rues de Bamako.
Or, symboliquement, les « bandes Wagner » ont hissé leur « drapeau » sur le fort de Kidal (Jeune Afrique, 23 novembre 2023). Ce sont plusieurs symboles à la fois.
En premier lieu, celui de la disparition de la France de la zone sahélienne après les coups d’État militaires et l’expulsion de nos ambassadeurs et de nos soldats du Mali, du Burkina Faso, du Niger. Sans parler de la Guinée et de la Centrafrique. Un désastre géopolitique macronien.
Symbole des symboles, il faut le rappeler (avec un peu de nostalgie en voie d’oubli) : à Kidal, un premier poste militaire français fut établi en 1908, par le commandant Bertrix ; et c’est en 1909 que le lieutenant Lanceron entreprit la construction du premier fort. Agrandi en 1917, puis en 1930, c’est le fort actuel, en pierres de taille…
En deuxième lieu, le symbole concret de la confirmation de la déclaration de guerre géostratégique de la Russie poutinienne à la France, en Afrique au minimum. Il faut en tirer les conséquences vis-à-vis de certains de nos concitoyens encore égarés ou stipendiés.
En troisième lieu, l’apathie teintée d’incompétence coupable d’Emmanuel Macron et sa clique (ou même d’inintelligence ?) face à ce désastre géopolitique.
En quatrième lieu, malgré les cris de victoire du chef de la junte Assimi Goïta, « président...