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Messe en latin : la division au prétexte de l’union

OPINION. En restreignant la possibilité offerte par BenoÎt XVI de célébrer la messe selon le rite antérieur à Vatican II, le pape François affirme vouloir restaurer une unité liturgique. En réalité, une telle mesure risque de fracturer encore davantage une Église qui n’avait pas besoin de cela.

/2021/07/MESSE-EN-LATIN

Ces derniers jours, le pape François a ravivé les tensions entre catholiques dits « modernistes » et « traditionalistes ». Le motu proprio Traditionis custodes abroge la main tendue par Benoît XVI aux « tradis » par Summorum pontificum. Désormais, pour célébrer une messe « traditionnelle » dans une paroisse, il faudra l’accord de l’évêque, ce qui restreint dans une certaine mesure la liberté des célébrants. Nous voilà alors avec un Pape appelant les fidèles à être des défenseurs de la Tradition tout en faisant table rase du passé. Que faire ?

Il est vrai que depuis sa fondation, l’Église a connu différentes célébrations de la messe. Rien dans les Évangiles ne fige la célébration, en dehors de l’eucharistie, sans laquelle tout cela n’aurait aucun sens. À l’échelle des siècles qu’a l’Église dans les jambes, la messe tridentine, dite « messe traditionnelle » ou « messe en latin », est relativement récente puisqu’elle est instaurée par le concile de Trente en 1545. Ainsi, les réformes concernant la célébration de la messe n’ont rien de contradictoire avec la Tradition.

Cependant, on peut s’interroger sur la pertinence d’une telle restriction de la messe en latin. La messe tridentine est bien souvent érigée en parangon de la tradition par les traditionalistes, peut-être à cause d’une image d’Épinal de la France anciennement catholique. En cela, la mesure de François peut permettre de remettre l’église au milieu du village. Il faut aussi garder à l’esprit que les craintes de François sont tournées vers l’Église universelle quand les nôtres ne dépassent pas toujours nos frontières. Ceci dit, on peut tout à fait comprendre l’attachement de certains fidèles à la messe de leurs aïeux sans les accuser de désobéissances à l’Église et/ou de sédévacantisme.

Benoît XVI tentait justement de maintenir voire de restaurer le lien entre les partisans du rite tridentin et la nouvelle messe en autorisant la célébration,...

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