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Toujours plus d’Europe : le syndrome de Stockholm de la « gauche sociale »

ARTICLE. Thomas Piketty et Raphaël Glucksmann profitent de la perspective des élections européennes pour relancer l’espoir d’une Europe sociale. Jacques Delors n’est plus, mais le mirage reste. Et toujours au nom d'un socialisme mal compris, la même poignée d’idiots utiles de l’Europe du marché continue de courir après.

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Crédits illustration : © BALTEL/SIPA © MUSTAFA SEVGI/SIPA


Le dernier des « pères de l’Europe » est mort, mais sa créature vit encore. Et cette Europe ne remplit toujours pas les promesses de prospérité, de solidarité et de justice sociale tant espérée par les eurobéats de la gauche sociale. Et cela, même le très européen Thomas Piketty l’admet. Dans une chronique publiée par Le Monde, l’économiste dresse un bilan critique de la construction européenne, dont Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1995, a été l’un des grands architectes.

Piketty résume cette histoire à un pari raté, celui des socialistes français, qui imaginaient que « la création de l’euro et de la Banque centrale européenne (BCE) [...] permettra à terme la constitution d’une puissance publique européenne capable de réguler les forces économiques plus efficacement que n’a réussi à le faire le gouvernement français d’union de la gauche issu des élections de 1981 ». Mais la gauche française s’est soumise à la volonté des chrétiens-démocrates allemands d’une « libéralisation absolue des flux de capitaux, sans aucune régulation publique, et en particulier sans aucune fiscalité commune », regrette celui a participé à la commission économique du Parti socialiste de 1995 à 1997. Quelques années après, ce même parti clamait : « Et maintenant, l’Europe sociale ! » à l’occasion des élections européennes de 2004.

Mais vingt ans plus tard, le directeur d’études à l’École...

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