Pierre Chaillot : derrière les chiffres officiels du Covid-19

CONTRIBUTION / CRITIQUE. Durant la crise sanitaire, l’exécutif martelait : « On peut discuter de tout sauf des chiffres ». C’est pourtant ce que s’est employé à faire le statisticien Pierre Chaillot dans son livre ​​Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels (éd. l’Artilleur, 2023), dans lequel il dissèque le narratif déployé par le gouvernement pendant deux ans.

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Une mine d’or : c’est ainsi que l’on pourrait résumer l’ouvrage de Pierre Chaillot, statisticien de son état, au vu de la richesse des informations qu’il apporte sur la crise sanitaire, son ampleur, son traitement par la puissance publique, et ses effets. Étendue de l’épidémie, surmortalité, saturation hospitalière, mesures prises pour la gestion de l’épidémie, efficacité et effets indésirables du vaccin, Pierre Chaillot analyse en profondeur chacune de ces dimensions à partir des données disponibles, qu’il mobilise à bon escient. Le discours officiel, martelé et rabâché par les médias depuis trois ans, en ressort très largement « déconstruit » !

C’est sur le fondement d’un risque de saturation hospitalière que le pouvoir a décrété les confinements. Mobilisant les données officielles de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), Pierre Chaillot montre d’une part que le volume d’activité hospitalière n’a jamais été aussi faible qu’en 2020, et d’autre part que le Covid n’a représenté tout au long de l’année qu’une part très mineure de cette activité : 1,3 % en moyenne sur l’année, avec un maximum de 7,5 % au mois d’avril. Chaillot montre également que ce constat, qui est vrai pour l’hospitalisation considérée dans son ensemble, l’est également si on se limite aux soins critiques ou à la réanimation. Chaillot rappelle aussi fort opportunément qu’au cours des 20 dernières années, les Pouvoirs publics ont réduit de 100 000 le nombre de lits d’hospitalisation.

Le comptage du nombre de malades est évidemment crucial pour juger de la propagation d’une épidémie. Chaillot rappelle que les critères pris en compte sont contestables et qu’ils ont beaucoup varié au cours du temps : prendre en compte toutes les personnes testées positives y compris celles qui ne présentent aucun signe clinique est éminemment critiquable dans la mesure où les tests comprennent forcément une proportion de faux positifs ; en outre la...

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