Pour la plupart des gens, capitalisme et économie se confondent. L’économie traite du rôle des banques et des entreprises dans la production des richesses, elle s’occupe aussi des logiques de rentabilité et de profit, et des questions financières en général. Et le capitalisme ? Aussi ! Car pour la masse, c’est globalement la même chose. En cause, une ignorance généralisée… et la chute très nette du QI collectif : la télé fait lentement son œuvre. La plupart de nos malheurs viennent de là : incapables de penser autrement un autre monde, on s’enfonce un peu plus dans la décadence à chaque élection, jusqu’à l’anomie finale. Il s’agit donc de construire une alternative solide. Et ça commence par une critique implacable du capitalisme.

1er élément : le capitalisme est un modèle d’organisation de l’économie (production de richesses, etc.) basé sur la propriété privée des biens de production et le droit absolu d’usus, d’abusus et de fructus sur ces propriétés. Ce qu’on appelle communément le « marché » se résume en vérité à ces deux seules conventions : ce n’est donc ni un lieu physique ni une institution en soi. Le capitalisme, comme le communisme d’ailleurs, est avant tout un verbe culturel : il prône un projet de société idéale, et il véhicule des valeurs sui generis. Par exemple, l’individualisme, la jouissance des sens, le matérialisme, le positivisme scientifique, l’utilitarisme… Dans le cadre professionnel, cela donne : la cupidité des actionnaires, la publicité racoleuse, le harcèlement par les patrons, l’exploitation de l’environnement…

2e élément : si Babylone connaissait déjà les prêts à intérêts, on situe la naissance formelle de la société capitaliste en Angleterre, au milieu du XVIIe siècle. La mort du roi Charles 1er sanctionne le début des Temps modernes (la modernité). Le Roi ne fait plus les lois (… rendre Justice) ; c’est le parlement qui légifère, ce dernier étant...