Scolarité et handicap : les trois singes de la sagesse
OPINION. Pour notre lecteur, les réactions faussement indignées de la classe politique aux propos d’Éric Zemmour sur la scolarisation des enfants handicapés traduisent une profonde méconnaissance du terrain.
« Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal » ; cela n’a jamais été autant d’actualité que le weekend dernier où tous nos politiciens et autres tenants autoproclamés de la bien-pensance se sont offusqué en cœur, le regard vide, des propos soi-disant scandaleux tenus par Éric Zemmour sur les enfants handicapés à l’école. Halte-là ! La ligne rouge, brune, noire même, a été franchie ! Non, il n’est pas question de remettre en cause ce qu’il se fait, il faut dire à l’unisson tout le bien de cette loi de 2005 et des moyens mis à la non-disposition des écoles pour encadrer les enfants en situation de handicap, qui en eux-mêmes pourraient éventuellement avoir tant de choses à nous dire, voire même à nous apprendre si nous prenions le temps de les écouter un peu.
Mais, non ! Sujet interdit aux abords glissants vers un gouffre, où brûleront tous les absurdes aussi idiots qu’aveuglés par leur suffisance d’aller s’aventurer sur un tel terrain. Et le diablotin Zemmour l’a fait ! Honte à lui, et pauvre de nous. Il va encore nous falloir mentir par omission, nous faire très mal à la nuque en contorsionnant le cou pour regarder très à côté du sujet, et préférer les oreilles qui sifflent aux mots dits avec bon sens qu’il ne faut surtout pas reconnaître. Inaudibles, on vous a dit ! Vous êtes un peu dur de la feuille, non ? Silence dans les rangs, tout va bien au pays des trois petits singes de la sagesse. Drôle de nom d’ailleurs sagesse, quand il s’agit de n’en faire si peu preuve que même une autruche semblerait plus courageuse et sincère.
Sagesse… J’entends plutôt aveuglement, poudre aux yeux et magie opératoire des mots politiques, spécialisés dans l’enfumage et les couleuvres à avaler, masquant très opportunément...