Minoritéshandicap

Discriminé et contre le wokisme

CONTRIBUTION / OPINION. S’il faut veiller à se tenir à l’écart des dérives wokes consistant à voir de la discrimination partout, il faut aussi prendre garde à ne pas verser dans l’excès inverse de n’en voir nulle part, témoigne notre lecteur.

discrimination


Je souffre depuis la naissance d’un syndrome cérébelleux cognitif. En résumé, j’ai des troubles aigus de motricité, d’équilibre, de concentration, de la fatigue chronique, de forts maux de tête, de l’émotivité exacerbée et des traits autistiques. Avant 43 ans, je ne pouvais presque pas utiliser ma main directrice. Je n’ai été diagnostiqué qu’à 43 ans. Je ne me soigne que depuis 2 ans et demi.

Je suis né en 1977. J’ai vécu ma jeunesse dans les années 1980 et 1990. J’ai été abondamment discriminé, harcelé, moqué, humilié, rejeté, insulté, parfois battu en raison de mes différences. Ma maladresse physique et relationnelle détonnait, et des soupçons d’homosexualité justifiaient ces traitements. En ces temps, le concept de harcèlement n’existait pas. La violence envers les personnes différentes était même encouragée et valorisée par les pairs. En outre, elle était tolérée par les figures d’autorité qui pensaient qu’elle permettait de « remettre sur le droit chemin ».

Le plus triste était que j’étais convaincu de mériter ce sort. Que mes difficultés étaient imaginaires. J’avais honte de moi et craignais pour l’avenir. Je devais faire des efforts immenses pour ne pas paraître trop différent. Je restais dans la catégorie des valides alors que j’étais infirme. Même à l’âge adulte et jusqu’à maintenant, la discrimination perdure, plus insidieuse. Je trouve inqualifiables les traitements décrits ci-dessus.

Mais je trouve justifié qu’un individu doive faire des efforts pour se hisser aux attentes de la société qui, elle, doit être plus tolérante. C’est pour cela que je trouve indignes certaines pleurnicheries et demandes d’accommodement actuelles.

Malgré mes difficultés, j’ai obtenu d’excellents résultats scolaires, ai reçu sans souci un diplôme universitaire, travaille à plein temps et surtout, ai eu un couple pendant 26 ans et deux enfants avec qui j’ai de très bonnes relations, ainsi qu’avec leur mère. Si j’avais eu la...

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