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Ségolène Royal, du désir au néant

CONTRIBUTION / OPINION. Celle qui s’est mise à la disposition de la gauche pour conduire une liste d’union au élections européennes a fait sa rentrée dans l’émission « Touche pas à mon poste », sur C8. De la candidature à la présidence de la République en 2007 à Hanouna aujourd’hui, la pente est raide.

/2023/09/Segolene-Royal


Lorsqu’à la fin des années 1990, Thierry Ardisson ouvre ses plateaux aux politiques, c’est la bronca chez les partisans autoproclamés d’une certaine doxa audiovisuelle. Aller se compromettre dans des émissions de divertissement ? Cela reviendrait à forcément décrédibiliser la parole du politique. Sauf que dans le cas présent, en excellent interviewer connaissant bien ses sujets, Ardisson ne « décrédibilise » pas les politiques qu’il reçoit : il les rend audibles auprès d’un public pas forcément spécialisé, sans non plus leur servir la soupe.


Relais complotiste


Régulièrement pointés du doigt pour diverses dérives (homophobie, relais complotiste ou parti pris politique), l’émission « Touche Pas À Mon Poste » (TPMP) et son animateur emblématique Cyril Hanouna ont surpris en signant le gros coup de la rentrée médiatique : le recrutement, pour une pastille hebdomadaire vulgarisant l’actualité et la politique au sens large, de Ségolène Royal. L’ex-candidate PS à la présidentielle de 2007, 69 ans, en quête de rebond, y voit a priori un moyen de redonner une impulsion à sa carrière politique en surfant sur l’intérêt de la jeunesse et des classes populaires, le cœur de cible de TPMP, ou tout du moins l’idée qu’elle veut bien s’en faire.


Éternel retour


Cette nouvelle tentative de rebond, après une énième et invraisemblable déconvenue en essayant de prendre la tête de la liste LFI aux prochaines élections européennes (!), s’inscrit en réalité dans une logique d’éternel retour et autant d’échecs depuis la défaite face à Nicolas Sarkozy en 2007. Battue au congrès de Reims en 2008 au poste de première secrétaire du PS et aux primaires de la présidentielle de 2012, celle qui se rêvait à la tête d’une gauche rassemblée en 2022 n’a suscité aucun « désir d’avenir », pour reprendre un de ses slogans.

Ouvertement macroniste en 2017, elle n’aura pu décrocher en échange de son ralliement au nouveau président qu’un...

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