Sophia Chikirou : un lynchage médiatique ?
CONTRIBUTION / OPINION. La députée et ex-directrice de la communication de la France Insoumise Sophia Chikirou est dans la tourmente. Lui sont notamment reprochés, par médias interposés, des gratifications généreuses accordées lors de la campagne de 2017 ou encore des méthodes managériales pas particulièrement humanistes… Mais pour l'avocat Régis de Castelnau, dans des affaires de ce genre, le lynchage médiatique n'est jamais loin.
Le lynchage médiatique en grand dont est l’objet Sophia Chikirou raconte plusieurs histoires, pose plusieurs questions et appelle quelques observations.
Physique ou médiatique, un lynchage est toujours un lynchage
Tout d’abord, il faut parler de la violence que représentent ces campagnes pour les cibles qui se trouvent brusquement dans l’œil du cyclone. S’il n’y a pas de violence physique comme c'est le cas dans un lynchage classique mené par une populace furieuse, la violence sociale peut être sans mesure. Et personne ne peut en sortir intact. Tous ceux qui sont passés par là peuvent en témoigner, sauf ceux qui furent poussés au suicide – comme cela arrive malheureusement parfois.
Les meutes qui se livrent à ce genre d’exercice, quelle qu’en soit la forme, ont toujours une sale gueule. Et d’autant plus que le médiatique offre la protection de la distance, voire de l’anonymat, et qu'ainsi, la bonne conscience est acquise à peu de frais. La campagne médiatique lancée contre Sophia Chikirou n’échappe pas à ce déferlement et les réseaux sont pleins de ces surenchères triomphantes, y compris de la part des belles âmes, qui dispensent pourtant facilement, et de façon habituelle, les leçons de morale. On ne citera personne, mais constatons tout de même que l’exercice de la joie mauvaise est un plaisir gourmand dont peu semblent vouloir se priver.
Surtout que cette « proche » de Jean-Luc Mélenchon a quand même droit à un traitement spécial. Le Monde, qui mène la danse, n’a pas mégoté en publiant un réquisitoire mélangeant témoignages anonymes, imputations judiciaires floues, démagogie anti-argent, et transcription de conversations privées sorties de leur contexte. Cette dernière méthode est particulièrement détestable. L’utilisation de ces transcriptions littérales, outre qu’elle viole la vie privée des personnes concernées, donne une image complètement déformée de la réalité. Aucune information n’est fournie sur la...