Souverainisme

Souverainisme : donner à nos idées la légitimité qu’elles méritent

OPINION. Aujourd’hui encore, le souverainisme agit comme un épouvantail, accablant toute personne s’en réclamant des pires anathèmes. Pour échapper à cette manipulation sémantique, la section Front Populaire & Cie des Yvelines veut mettre à disposition une stratégie de défense rhétorique afin de faire avancer les idées souverainistes.

/2021/04/SOUVERAINISME-

La scène est connue : vous dînez avec des amis (pour les besoins du tournage, la scène se déroule hors période de crise sanitaire). Les Français étant, quoi qu’ils en disent, passionnés de politique, des sujets d’actualité jaillissent de part et d’autre de la table : Covid-19, Union européenne, éducation, économie… Autour de vous se manifestent les mêmes inquiétudes, la même exaspération. Faillite des élites, impuissance politique, règne de l’argent : quelles que soient les orientations politiques des convives, les constats sont les mêmes. Vous vous sentez alors pousser des ailes : entre la poire et le fromage, vos amis ne seraient-ils pas mûrs pour une pincée de souverainisme ?

Et là, c’est le drame. Pour avoir évoqué le concept, vous voilà assimilé aux pires fascistes. Vous envisagez de restaurer des frontières ? Vous voilà un isolationniste, prêt à vous fermer au monde — et aux autres. Vous suggérez qu’une reprise en main de notre industrie aurait eu quelque vertu face à la crise sanitaire ? Vous devenez le communiste de la table, prêt à nationaliser tout ce qui bouge. Et la mention de vos doutes sur le traitement équitable de l’information finira par convaincre vos amis qu’ils ont rompu le pain avec un fieffé complotiste.

En un mot comme en cent, pour avoir mis des mots sur des constats partagés par un grand nombre de Français, vous voilà mis au pilori. Et ceux qui se plaignaient de leurs gouvernants à l’apéritif se font leurs plus grands laudateurs quand arrive le dessert, comme s’ils préféraient encore l’aimable certitude de leurs récriminations aux risques qu’ils pourraient courir en entrebâillant la porte menant à leur résolution.

Cette scène, nombreux sont ceux qui l’ont vécue dans le camp souverainiste, au point de ne plus oser dire franchement ce qu’ils pensent — ou de ne plus être invités à dîner. Pourtant,...

Vous aimerez aussi