handicap

Soyons très égoïstes, parlons handicap !

OPINION. Trop souvent instrumentalisé ou ignoré, le sujet de la place des personnes handicapées dans la société mérite une bien meilleure place dans la campagne présidentielle.

/2022/03/handicap


Sanitaire, internationale, économique… Les crises se succèdent. Le déficit budgétaire ne cesse de croître et l’on nous promet encore des restrictions. Notre gouvernement toujours efficace nous propose cependant des solutions : pour répondre à la crise de l’énergie, baisser le poêle et mettre un pull. Les amis des ministres, peu nécessiteux dans l’ensemble, renonceront-ils dans leurs appartements au confort d’une température hawaïenne ? Coûteux, mais hawaïen.

Mais s’il est un sujet qui mobilise peu, c’est bien celui du handicap. Parce que pour la personne qui se retrouve dans cette situation, la crise est quotidienne, croissante ; parfois insoluble ; toujours injuste. Ce quinquennat n’a pas brillé par ses actions révolutionnaires, qu’il s’agisse d’aide financière, d’accessibilité, de transformation profonde du fonctionnement de la société. Avec une Allocation aux adultes handicapés (AAH) de 903 euros, on ne vit pas… on survit. Bien sûr de nombreuses associations tentent de pallier le manque de solidarité et de moyens, mais bégaient quant à la reconnaissance de la véritable citoyenneté de nos compatriotes en situation de handicap, qui ne veulent plus que ces élections soient confisquées par les mêmes débats.

Il va falloir comprendre quelque chose de très simple : le handicap peut toucher tout le monde, « ceux qui ne sont rien », comme dirait l’autre, et ceux qui ont tout. Mais ceux qui ont les moyens peuvent compenser d’énormes difficultés pour adoucir une vie devenue douloureuse. Ceux qui ont trop peu devront se dispenser des services d’Omar Sy… C’est donc l’honneur de notre société, millénaire et cultivée, humaine et solidaire, que d’assurer une vie digne à tous.

Moi, David, en situation de handicap et élu — élu d’opposition ! —, j’avais 25 ans quand un AVC (accident vasculaire cérébral) a transformé ma vie. C’était il y a quinze ans… et à notre époque, la question de « mon » euthanasie aurait pu...

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