Taxe carbone européenne : le désastre industriel annoncé (partie 1)
OPINION. Mi-décembre 2022, la Commission de Bruxelles, le Parlement et les représentants des États membres de l’UE se réjouissent de l’adoption de la taxe carbone aux frontières. Un évènement passé presque inaperçu en France, et pourtant particulièrement destructeur pour l’industrie européenne.
La première partie de cet article décode le contenu technocratique du MACF. Trois autres parties permettront de comprendre ce qui se cache en fait derrière cet accord, d’évaluer l’impact concret sur la réindustrialisation de la France et d’expliquer qu’il y avait d’autres solutions moins destructrices de valeurs pour les entreprises françaises.
Le contexte de la taxe carbone, rebaptisée MACF
Il y a belle lurette, l’entre-soi eurocrate imaginait une taxe carbone aux frontières de l’UE. Cette contribution prélevée sur les produits importés devait avoir pour objectif de financer — en partie — la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à hauteur de 55 % d’ici 2030 et d’imposer dans toute l’UE une neutralité carbone à l’horizon 2050. Ce vaste programme — puisque le GIEC nous le martelait depuis si longtemps — aboutissait en janvier 2020 et juin 2022, au « Green Deal » et au « Fit for 55 by 2030 » ; deux textes législatifs bien connus des écolocrates, mais que peu de citoyens normalement constitués ont vraiment lus.
Aux yeux de monsieur et madame Tout-le-Monde, enfin une décision de Bruxelles facilement compréhensible par tous, car au fond, quoi de plus simple que de recourir à l’octroi aux frontières pour taxer les importations de produits polluants ; et ce faisant, réduire notre empreinte carbone ? Un principe vieux comme le monde depuis que la monnaie et le commerce existent.
Mais, au-delà de toutes polémiques, nous espérions que cette taxe carbone aux frontières rendrait nos bons vieux produits français bien plus compétitifs que ces horribles copies bon marché fabriquées en Asie, en Inde ou au Mexique.
Mais en dépit des monstrueuses contraintes internationales subies par l’Europe — et trop souvent acceptées, voire encouragées par elle —, la volonté décroissantiste et idéologique des écolocrates et eurocrates européens fut plus forte : tout devra se...