Vaccin

Tous irresponsables

OPINION. En déclarant qu’étant « irresponsables », les non-vaccinés ne doivent plus être considérés comme des citoyens, Emmanuel Macron a mis le doigt dans un dangereux engrenage de pensée magique.

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Michel Onfray a déjà écrit un texte brillant, digne de son talent, sur Macron l’emmerdeur. Céline Pina en a rédigé un autre, non moins talentueux et argumenté avec mesure, comme elle sait si bien le faire, dont le titre, « Orgueil et prétention », réduit parfaitement le personnage à ce qu’il est, ni plus ni moins. Henri Roure, un abonné, a aussi apporté sa juste contribution pour dénoncer la manœuvre électoraliste qui se cache derrière cette sortie « merdiatique ». Mais j’aimerais quand même en ajouter une couche, en supplément de la vulgarité crasse, de l’impuissance de l’adulescent rageux et du machiavélisme de sous-préfecture que ce triste épisode révèle du personnage dont nous sommes affublés au titre (provisoire) de président de la République française.

Ce qui me turlupine, c’est la mise au ban de la société, et de la République par son plus haut représentant, d’une partie des Français, sous le motif qu’ils seraient « irresponsables » et donc qu’il ne faudrait plus les considérer comme des citoyens. Bigre !

Il justifie cette sentence au prétexte suivant : « Être citoyen, c’est avoir des droits et des devoirs. Ce sont d’abord des devoirs (…). Le concept de liberté qui est brandi aujourd’hui par certains de nos compatriotes pour dire “j’ai la liberté de ne pas me faire vacciner”, il s’arrête là où la liberté de l’autre est entravée, là où la vie de l’autre est mise en danger. »

C’est bien, en bon élève qu’il est, il a retenu l’essentiel de l’Article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui dispose que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». C’est moins bien formulé, d’accord, mais il en a saisi le sens, et il ne faut pas lui en vouloir, car il a toujours le souci...

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