idéessociété

Ne pas se tromper d’ennemi

ARTICLE. Un récent passage de Michel Onfray au micro d'André Bercoff sur Sud Radio a vu ressurgir au sein des milieux souverainistes de vieilles lignes de fracture héritées de la « parenthèse Covid ». L'article qui suit a un objectif : montrer que l'avenir nous promet suffisamment de batailles pour que nous n'ayons pas à exhumer les anciennes.

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Ce vendredi 8 décembre, Michel Onfray était l’invité de Sud radio au micro d’André Bercoff pour présenter son dernier livre : Théorie de Jésus : biographie d’une idée. Michel Onfray défend dans ce livre une thèse iconoclaste (au sens figuré, la précision s’impose) peu débattue et a fortiori peu connue du grand public. Occasion était donnée de quitter momentanément le commentaire d’actualité, de sortir du bourbier politico-journalistique pour réfléchir à ce qui fonde la civilisation judéo-chrétienne et l’histoire occidentale.

18 minutes. C’est le temps qui fut consacré à cette question complexe avant que le bourbier politico-médiatique ne reprenne ses droits. Et André Bercoff d’assurer la transition de façon pour le moins acrobatique : « Alors on ne quitte pas la théorie de Jésus… on la quitte mais… la quitte-t-on vraiment ? (…) Pour parler un peu de ce qui se passe (…) En ce moment on assiste à l’effondrement de trois narratifs (…) » À savoir, en substance : le « narratif Covid », le « narratif Russie-Ukraine » et le « narratif du réchauffement climatique ». Nous voilà passés de la croix… à la bannière.

On ne peut tout de même pas consacrer 45 minutes d’émission à Jésus, rétorqueront certains. Et pourquoi donc ? En voilà un narratif que jamais personne n’interroge. Les auditeurs seraient-ils trop nigauds ? Comme pour les enfants, 15 minutes de réflexion et 30 minutes de jeu ? Toujours est-il que la réorientation de l’émission a permis à Michel Onfray de critiquer le fléau contemporain de la post-vérité. « Ce qui est problématique, ce n’est pas la fin de tel ou tel narratif, c’est l’ubérisation de l’intelligence, du journalisme et de l’information ». Nous y reviendrons.

À ce titre, on peut être populiste (ce que Michel Onfray revendique) sans être démagogue, c’est-à-dire sans considérer que toute parole, pour autant qu’elle émane de la rue, est parole d’évangile. Le technocrate considère...

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