Ce fut finalement un second tour Macron/Zemmour. Le Moloch médiatique et la société du spectacle telle que définie par Guy Debord l’avaient voulu, il aura été mis en place par l’empire médiatique de Bolloré comme le même avait mis sans vergogne en orbite la candidature d’Éric Zemmour. Le débat d’entre deux tours avait été un match de boxe dont le président candidat était sorti KO. La faconde, le talent rhétorique indéniable et la maîtrise de l’art oratoire du polémiste d’extrême droite n’avaient fait qu’une bouchée d’Emmanuel Macron en mettant cruellement en lumière les insuffisances d’un homme qui ne devait sa place qu’à son réseau issu de la finance et à une incroyable série d’alignement des planètes.

Comme dans chaque exercice de ce style depuis 1974, une phrase était restée. Zemmour avait crucifié son adversaire en osant : « Vous, qui méprisiez au début de votre mandat “les gens qui ne sont rien”, serez précisément l’un des leurs au soir du second tour. » Emmanuel Macron n’avait rien trouvé à répliquer et avait accusé le coup, blême. Mais contrairement à la tradition bien française voulant que le perdant du débat d’entre deux tours soit aussi le perdant de la présidentielle, Emmanuel Macron, dans un de ces invraisemblables coups de chance dont il est coutumier, saura habilement jouer du « danger Zemmour », en cela bien aidé par une majorité de médias complaisants, et aura donc été réélu avec 62 % des voix.

Gouvernement Mckinsey

En nommant à Matignon rien de moins que l’ex-patronne du FMI Christine Lagarde, Emmanuel Macron tourne définitivement la page du « quoi qu’il en coûte » et revient à sa politique d’avant Covid pour accélérer et finaliser les réformes libérales réclamées par les marchés. Suppression des régimes spéciaux et de l’autorité administrative de licenciement, retraite par capitalisation, 45 ans d’annuités pour tous, désossement progressif...