Transition énergétique : vite prendre le large
OPINION. Un phénomène incontournable se déploie sur la planète : l’industrialisation des océans. Il correspond à n’en pas douter à une nouvelle ère du capitalisme, l'accélération bleue dont l’éolien marin constitue la face vertueuse. L’article d’un abonné, à contre-courant de ceux déjà parus en la matière. Pluralisme oblige… Le débat est (re)lancé.
A la «Grande accélération», décrite par les climatologues Crutzen et Steffen, entamant sa progression à partir des années 50 (explosion démographie, construction frénétique d’équipements, transport maritime ultra polluant, extraction de minerais fossiles, agriculture intensive, surpêche, tourisme international.. entraînant élévation des températures, acidification des océans, rejets massifs d’oxyde de carbone…) s’en surajoute désormais une nouvelle baptisée «Blue acceleration» (Accélération bleue). Elle va se déployer sur, dans, et au fond des océans. Sorte d’accélération dans l’accélération,
celle-ci témoigne de l’ambition du capitalisme mondialisé d’aller chercher toujours plus intensément dans la mer, les ressources de toute nature, indispensables à la création de valeur. Le capitalisme «fossile», celui des énergies fossiles, décrit par Andreas Malm se veut désormais marin. Ce dernier appelle à le combattre résolument, si nécessaire par l’action violente et le sabotage (Andreas Malm/Ian Angus).
Ces penseurs radicaux qui s’affirment marxistes révolutionnaires ont une interprétation tout à fait négative de ces deux processus. Ils récusent le concept d’Anthropocène, arguant que ce n’est pas l’humanité qui est à l’origine du réchauffement climatique comme le laisse penser le concept, mais le capitalisme prédateur.
A l’opposé, les chercheurs du centre de résilience de l’université de Stockholm (Jouffray et alii), biologistes marins, à l’origine de la notion de «Blue acceleration», ont me semble-t-il une approche moins idéologique. Plus pragmatique, leurs propositions sont fondées in fine sur la nécessité de construire, à partir d’un bilan sombre et contre les appétits du Big Business, du consensus au plus haut niveau politique, pour combattre par le Droit, les risques environnementaux qu’ils connaissent mieux que quiconque.
C’est à la lumière de ces deux approches que j’ai lu le document dont je vous propose une courte synthèse. Il s’agit du rapport publié en 2019, par l’IEA (Agence Internationale de l’Energie) ayant pour titre :
Wind Power...