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La facture d’électricité des Français dans un cercle vicieux

ARTICLE. Les Français vont être mis à contribution pour financer la transition énergétique des gestionnaires du réseau électrique et pour résorber les comptes publics. Alors que le prix de l’électricité diminue, les factures, elles, risquent même d’augmenter.

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Crédits illustration : ©Thomas Hubert/SIPA


La facture d’électricité des Français n’est décidément pas prête de diminuer. Après avoir mis en garde Michel Barnier de ne pas trop profiter de la baisse du prix de gros de l’électricité pour augmenter les taxes, voilà que la ministre de la Transition écologique et de l'Energie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé faire trinquer les Français autrement. Cette fois-ci, ce n’est pas la ligne de l’accise (l'impôt sur la consommation d'électricité) qui devrait faire augmenter les factures, mais le TURPE.

Derrière cet acronyme barbare, il ne s’agit pas d’une taxe à proprement parler, mais d’un tarif d’utilisation du réseau public, un mécanisme destiné à financer les gestionnaires du réseau de transport et de distribution (RTE, Enedis ou les entreprises locales de distribution). Cette contribution payée par tous les consommateurs, professionnels comme particuliers, constitue à ce jour environ un quart de la facture. Mais cette part devrait donc augmenter. Actuellement fixé à 61 euros/MWh (hors TVA), cette contribution devrait grimper de 14 euros/MWh dès l’année prochaine, soit une augmentation de près de 23%.

200 milliards d'euros


Est-ce la gestion du réseau qui justifie une telle augmentation ? Pas vraiment. Le consommateur sera en réalité mis à plus ample contribution pour financer des investissements massifs dans la transition énergétique. Le TURPE servira ainsi à financer le raccordement des nouveaux parcs éoliens et solaires au réseau, ou de développer le réseau d’alimentation des bornes de recharges pour les voitures électriques. Une transformation chiffrée à près de 200 milliards d'euros entre 2025 et 2040 par les deux gestionnaires du réseau, RTE et Enedis.

En réalité, le gouvernement n’a pas la main sur le montant du TURPE, mais il a tout intérêt à ce qu’il n’augmente pas. Une augmentation du prix du « tarif réseau » rognera sur la seule marge de manœuvre de l’exécutif, à savoir l’accise. Si...

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