Souverainisme

Un aréopage souverainiste pour donner à la France le cap vers sa survie

OPINION. Sur le principe de l'aréopage venant de la Grèce antique, notre contributeur imagine un regroupement intellectuel, qui serait à même de faire foisonner les idées souverainistes dans le paysage politique français… et, qui sait, de parvenir enfin à l'hégémonie culturelle que le camp mondialiste maîtrise depuis plus d'un demi siècle.

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« Derrière chaque victoire d’Alexandre, il y a une leçon d’Aristote ». L’expression, ancienne et diffuse, est désormais définitivement attribuée à de Gaulle. Aristote, en effet, fut le précepteur du fils de Philippe de Macédoine, et grâce aux lumières et aux méthodes de pensée de la plus grande intelligence de son temps — sinon de tous les temps —, Alexandre allait se tailler un immense empire. Il ne faut pas oublier que cette quête de super puissance, au détriment de la souveraineté des cités, fut plus tard désavouée par Aristote, qui s’exila. Aux temps helléniques inégalés, l’intelligence, le savoir et l’expérience étaient des vertus admirées et recherchées, car on les savait indispensables à la cité, capables d’écarter la défaite, puis de la transformer en victoire.

Aussi parmi les organes politiques majeurs d’Athènes figurait l’aréopage, à fois cour de justice et cercle de réflexion (think tank, dirait-on aujourd’hui). L’aréopage (590 à 300 av. J.-C.) réunissait les anciens archontes respectés, des philosophes et savants reconnus : autrement dit, des hommes sans ambition politique, ou ayant déjà fait leurs preuves. C’est Solon, le père de la démocratie athénienne qui, en 594 avant J.-C., constitua le premier aréopage. Aristote — c’est aussi vrai pour Platon et Thucydide — n’a pas une grande confiance dans la démocratie totale : l’aréopage lui paraît être un contrepoids indispensable aux risques de dérive tyrannique ou démagogique.

Outre ses missions judiciaires, l’aréopage récompensait les vertus citoyennes et flétrissait les atteintes à la morale et aux valeurs publiques ou sacrées. De Socrate à Marx, la relation entre le pouvoir et le savoir fut toujours tendue : beaucoup d’intellectuels refusèrent d’abdiquer leur liberté en politique, d’autres se risquèrent (ou même jouèrent des coudes) pour côtoyer les puissants, notamment ceux qu’on surnomma les « despotes éclairés ». Des dictateurs (Mao, Kim Il-sung) s’auto-brevetèrent comme « grands penseurs »,...

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