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Violences des quartiers, violence dans la société

CONTRIBUTION / OPINION. Trois fusillades ont eu lieu en trois jours à Marseille la semaine dernière. Le signe d’un ensauvagement de la société aux racines profondes.

/2023/05/Violences-urbaines-marseille


Marseille, trois morts dans l’Est de la ville. Les règlements de compte liés au trafic de drogue se multiplient : Nantes, Cavaillon, Villerupt, Nancy… Des gamins de 15 ans porteurs de kalachnikovs font leur loi dans les cours d’immeuble et les cages d’escalier, terrorisant des habitants, le plus souvent victimes, mais parfois aussi complices.

Les avertissements ont pourtant été nombreux depuis des dizaines d’années. De Vaulx-en-Velin à Villiers-le-Bel, les territoires de banlieue ont fait irruption de façon sporadique et brutale dans le débat national à l’occasion d’épisodes de violence médiatisés parce que spectaculaires. En dehors de ces périodes, le sujet n’avait rencontré que l’indifférence ou une vague inquiétude. Les échecs relatifs de la Politique de la Ville ont contribué à ce que le grand public se persuade que les problèmes de la banlieue ne peuvent trouver de véritables solutions à long terme ni même de véritable intérêt. L’attention s’est déplacée sur les grandes évolutions politiques, nationales et européennes et sur les problèmes géopolitiques du monde, sans qu’on puisse voir que tout cela était lié et que les problèmes des banlieues étaient le reflet de la question sociale en général et de l’évolution d’un monde en crise au Moyen-Orient et en Afrique.

En réalité, ce qui se passe dans les banlieues est à l’origine de la défiance qu’une grande partie de la population autochtone éprouve à l’encontre de ceux qu’on a pris l’habitude d’appeler les immigrés, alors qu’en réalité ce que cette partie de la population rejette, ce sont les habitants arabes et musulmans des quartiers défavorisés.

Cette question des « quartiers » qui ne fait pas toujours l’objet d’une attention soutenue de la part des médias et des responsables politiques est en réalité la pierre d’achoppement de notre société. Alors que les inégalités progressent, de même que le chômage, la question identitaire reste...

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