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57 suppléants embauchés comme assistants parlementaires. Légal, oui, mais moral ?

ARTICLE. L’Observatoire de la vie politique et parlementaire vient de recenser le nombre de suppléants de députés embauchés et rémunérés en tant qu’assistants parlementaires. Une pratique qui concerne 57 élus, soit environ 10% de l’Assemblée nationale. Si elle n’a rien d’illégale, elle pose tout de même question.

/2021/02/Députés, Ferrand, suppléants

Les assistants parlementaires des députés à l’Assemblée nationale sont décidément un sujet propice à faire jaser. L’Observatoire de la vie politique et parlementaire (OVPP), dans une note publiée le mardi 16 février, sur le site du Comité Carnot, a recensé leur nombre. Il est loin d’être anodin : 57 députés rémunèrent leurs remplaçants en tant que collaborateurs. Non seulement ce chiffre représente environ 10% de l’Assemblée nationale, mais en plus, il atteint un record sous cette législature : notamment 28 députés LREM (dont Richard Ferrand), 9 LR ou bien encore 1 RN y ont recours.

Qui ne se souvient pas des multiples affaires propices au scandale concernant certains députés employant des membres de leur familles pour pourvoir ces postes ? Un certain François Fillon a vu son destin présidentiel s’effondrer à la suite des révélations de l’affaire “Penelope”, concernant son épouse. En 2017, l’Assemblée avait voté l'interdiction de l'emploi de collaborateurs familiaux par les parlementaires. Une mesure votée dans le cadre de la loi de moralisation de la vie publique promise par le candidat Emmanuel Macron.

Le suppléant d’un député est par définition bénévole. A chaque élection est élu un candidat principal, mais aussi “une personne désignée par avance sous condition suspensive et aléatoire… ne détient ni mandat, ni fonction, ni pouvoir”. Sur ce « parlementaire-remplaçant » plane alors une épée de Damoclès professionnelle, car il doit se tenir disponible à tout moment en cas de changement de situation (démission, maroquin ministériel, décès…) du député principal.

C’est pour faire face à cette situation inconfortable que certains parlementaires décident d’embaucher leur suppléant. Grâce à leur réserve parlementaire, ils peuvent embaucher en CDI ou CDD jusqu’à cinq assistants. En soi, rien n’empêche les élus de recruter leur propre suppléant. La pratique n’est pas illégale. Pour autant elle n’est pas sans interpeller car elle crée un...

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