Avant le premier tour, l'entretien surréaliste d'Emmanuel Macron
ARTICLE. Emmanuel Macron sera face à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Mais avant le premier tour, dans un entretien accordé au Parisien, le président-candidat a voulu faire montre, entre absence totale de remords et attaques maladroites, de ses talents d’équilibriste… Et c’est raté.
Sa voix est particulièrement rare dans cette campagne présidentielle. Alors quand Emmanuel Macron s’exprime dans les médias, ses propos sont scrutés. Confronté à des lecteurs du Parisien pendant deux heures le jeudi 7 avril, le président s’est prononcé sur de nombreux sujets. Ukraine, GPA, campagne présidentielle… Ses attaques vis-à-vis de son adversaire au second tour, Marine Le Pen (RN) ont été vivement commentées médiatiquement.
Marine Le Pen, l’adversaire
Emmanuel Macron, après avoir voulu esquiver la campagne, profitant des crises sanitaires et ukrainiennes, se voit de facto obligé d’entrer dans l’arène. La faute à une Marine Le Pen qui a réussi à accéder au second tour de l’élection présidentielle. Jusqu’à mettre en péril sa réélection au second tour ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il qu’avant le scrutin du 10 avril, le président sortant n’a pas hésité à ressortir la carte (bien connue) de la « bête immonde » pour disqualifier son adversaire.
« Le débat a complètement banalisé le discours de Marine Le Pen parce qu’elle a eu un formidable directeur de campagne qui a été encore plus outrancier qu’elle : monsieur Zemmour », explique-t-il. Puis il insiste, sans s’encombrer de nuance : « Comme il y a eu les pires horreurs qui ont été dites depuis six mois, on s’est dit : Marine Le Pen, ce n’est pas si grave. Mais ses fondamentaux n’ont pas changé : c’est un programme raciste ».
Nouveau tacle, un peu plus loin, à l’endroit de la présidente du RN. Emmanuel Macron, critiquant le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, et le taxant d’« antisémite d’extrême droite, qui interdit les LGBT » (rien que ça), précise : « il [Morawiecki, ndlr] soutient Marine Le Pen qu’il a reçue à plusieurs reprises ». Emmanuel Macron se permet même de verser dans le complotisme quand il termine : « Ne soyons pas naïfs, il veut aujourd’hui l’aider...