Pourtant qualifié de parti extrême pour diverses raisons, le Rassemblement national ne cesse de progresser dans les urnes. Les dernières élections européennes en sont l’exemple le plus flagrant : près d’un tiers des voix exprimées (31,4 %) ont propulsé la liste conduite par Jordan Bardella en tête des résultats, provoquant une véritable secousse politique et l'annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. C’est ce « séisme éléctoral » que l’IFOP et le politologue Jérôme Fourquet ont analysé dans une note parue ce 21 juin.

À la vue des cartes proposées qui analysent d’une part la progression du vote de ces élections européennes avec celle de 2019 et d’autre part le score des communes où le candidat RN a fait plus de 30 %, difficile de ne pas affirmer que la France n’a pas observé une vague bleu marine le 9 juin. En progression dans pratiquement tous les départements, notamment ceux du centre et de l’est de la France, le Rassemblement national a profité également du contexte anxiogène de ces derniers mois : dans le Loiret, autour de Montargis, « dont le centre-ville avait été dévasté lors des émeutes de l’été 2023 », la liste RN connaît une forte progression. Tout comme à Crepol, où a eu lieu l'attaque qui a coûté la vie au jeune Thomas, il passe de 23,1 % à 45,7 %, irriguant l’Isère. Même phénomène dans l’Indre autour de Châteauroux, théâtre du meurtre de Matisse.

Le vote RN se situe à la convergence de trois grandes thématiques, dont deux qui se rejoignent. 89 % des électeurs RN ont placé en priorité la lutte contre l’immigration clandestine dans leur vote, 88 % la sécurité et la lutte contre la délinquance et enfin 70 %, la thématique du pouvoir d’achat. Pour ces législatives anticipées, le RN ne s’y est...