Défense spatiale : la France peut-elle lutter ?
La ministre des Armées Florence Parly a rendu officiel l’ajout du terme « spatial » à la dénomination « armée de l’air », témoignant d’une attention accrue à ce secteur en pleine expansion.
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Dans un entretien accordé à La Provence vendredi 24 juillet, Florence Parly a annoncé la transformation de l’armée de l’air en « armée de l’air et de l’espace ». Ce changement d’appellation est justifié par le « passage d'une vision d'un espace ''bien commun’’ » à « un espace dans lequel les puissances continuent de se disputer la suprématie mondiale ».
La ministre insiste sur « le risque que pourrait constituer la destruction ou la détérioration volontaire d'un ou plusieurs de nos satellites, qu'ils soient civils ou militaires », considérant qu’il s’agirait d’« un élément qui porterait atteinte à notre souveraineté et à notre sécurité ». Florence Parly promet pourtant ne pas s’engager dans une course aux armements.
On peut en douter : bien que la France soit l’un des seuls pays à disposer d’un système de veille satellite opérationnel, le retard sur les grandes puissances est devenu considérable, plus encore à l’heure où les entreprises privées ne cachent plus leurs intentions de « colonisation spatiale ». La France ne possède par exemple qu’une quinzaine de satellites militaires, loin derrière les 200 engins déployés par les Etats-Unis. Un retard qui s’est payé lors de la première guerre du Golfe, au cours de laquelle 98% du renseignement image a été fourni par le matériel américain.
Il s’agit donc de pallier ces lacunes, notamment avec la construction, à l’horizon 2025, d’un nouveau site de commandement de l’espace. Situé à Toulouse, il devrait être bâti avec l’objectif de garantir la souveraineté du pays en matière spatiale. Un effort devrait aussi être consenti pour ce qui concerne la construction de « petits satellites patrouilleurs », de nouvelles caméras embarquées, et de « lasers de puissance » à même de contrer les dispositifs ennemis.
Dans cette optique de redressement de la puissance spatiale française, des alliances peuvent être utiles : les coopérations franco-allemandes et franco-italiennes permettent d’utiliser les systèmes d’observation de ces...