En proposant un vote de confiance, François Bayrou précipite sa chute
ARTICLE. Inaudible sur la question du traitement de la dette, bien qu’il en ait fait son cheval de bataille, le Premier ministre va se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre. Il devrait lui être défavorable.
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À quoi joue François Bayrou ? Cette question agite aussi bien la sphère médiatique que politique, tant le coup politique tenté par le Premier ministre paraît audacieux, si ce n’est suicidaire. Ce lundi 25 août, lors d’une conférence de rentrée devant la presse, le maire de Pau a surpris tout son monde. Alors que se profile une journée de blocage le 10 septembre, il a annoncé demander la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, provoquant ainsi une rentrée parlementaire anticipée. Une initiative prise après un échange avec le Président de la République ce jeudi 21 août.
Le Premier ministre entend faire prendre conscience aux Français du « danger immédiat » du surendettement de notre pays, écrasé par plus de 3 300 milliards d’euros de dettes. Les débats sur le budget approchent, avec un risque élevé de censure. François Bayrou peine toujours à convaincre ses concitoyens de la nécessité de son plan d’économie de 44 milliards d’euros, qui passe notamment par une baisse des prestations santé ou par la suppression de deux jours fériés. Des pistes de réflexion « amendables », pour François Bayrou, qui laisse la porte ouverte à des négociations. « Nous sommes face à un moment de clarification (…) un moment préoccupant et donc décisif », alerte-t-il. Il explique son geste, destiné à « poser explicitement la question centrale » à savoir, « s’il y a bien gravité du danger pour la nation, s’il y a urgence ou pas, et choisir la route qui permettra d’échapper à cette malédiction » du surendettement.
Les comptes n’y sont pas
Cette proposition a tout de même de quoi surprendre et pourrait même faire office de précédent pour la Ve République. Le recours à l’article 49.1 de la Constitution engage la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée. Si la défiance l’emporte —...