Faut-il accorder le droit de vote aux mineurs de 16 ans comme le proposent 100 élus ?
DEBAT. 100 élus appellent de leur vœux, dans une tribune du JDD publiée le 20 mars, un abaissement de l’âge du droit de vote à 16 ans pour les élections municipales. La France rejoindrait ainsi des pays comme l’Autriche ou l’Ecosse. Faut-il abaisser l’âge du droit de vote de 18 à 16 ans ? C’est le débat de ce mercredi.
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C’est une tribune qui a au moins le mérite de susciter le débat. Le samedi 20 mars, ce plaidoyer au jeunisme, rédigé par le député MoDem David Corceiro, et cosigné par 99 élus, dont notamment Cédric Villani, ainsi que 102 jeunes (dont la présence est plus anecdotique qu’autre chose, vu qu’on ne connait rien d’autre que leur nom), a été publié dans le JDD. Les signataires y souhaitent faire évoluer le droit de vote et en fixer l’âge légal à 16 ans, contre 18 actuellement. Dans un premier temps, cette mesure ne concernerait que les élections municipales.
Cette proposition s’appuie sur une vision “citoyenne” des jeunes concernés : “La crise que nous vivons l'a démontré, notre jeunesse bouillonne. Sa volonté d'engagement frémit” écrivent, la larme à l’œil, les auteurs de cette prose. Ils rappellent que le dernier abaissement de la majorité, à 18 ans donc, date de 1974 et insistent sur les quarante-sept ans qui nous séparent de cette époque. Comme si l’étendue du temps écoulé devait implicitement légitimer une nouvelle action vers plus de jeunisme électoral.
Pour les élus, les jeunes ont évolué grâce à “l’émergence de nouvelles technologies, le développement des réseaux sociaux, l'accélération de l'interconnectivité du monde”. En résulte une jeunesse qui à en croire les signataires serait “ultra-informée.” Les différents sondages sur le nucléaire (qui serait grandement émetteur de CO2, pour une majorité de sondés) ou sur la laïcité font pourtant craindre ceci : être ultra informé en amont, c’est bien, mais ce n’est pas pour autant que l’information est maitrisée en aval, à un âge où le cursus scolaire standard n’est pas encore achevé. De surcroît, les jeunes s’informent majoritairement sur les réseaux sociaux dont les algorithmes créent des « bulles de filtrage » nourrissant les biais cognitifs de confirmation (le cerveau tend...