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Henri Guaino charge les « démolisseurs » de l’État

ARTICLE. Dans un entretien accordé au Figaro, Henri Guaino accuse les gouvernements successifs d’avoir fait de l’État « un monstre bureaucratique ». Il en profite également pour pointer du doigt le rôle central de la mondialisation et de l’Europe de Maastricht dans le délitement de l’État-nation.

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La parole d’Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, est régulièrement bonne conseillère. Dans un entretien accordé au Figaro et publié le 12 décembre, Henri Guaino en appelle à la refondation de l’État. Le contexte ? Les multiples dysfonctionnements de l’appareil étatique, et les conséquences que l’on connaît, des risques de coupures de courant cet hiver aux grèves dans les transports publics, en passant par l’implosion de l’hôpital et la multiplication des zones de non-droit.

Gestion managériale de l’État

« Où l’on voit que si trop d’État détruit la société, pas assez la met aussi en péril », affirme le haut fonctionnaire en préambule. À grand renfort de saillies anti-État – en s’attaquant pêle-mêle aux fonctionnaires, aux agents d’EDF ou de la RATP, aux cheminots ou encore à leurs statuts et leurs systèmes de retraite –, les élites en auraient, année après année, dégoûté les citoyens. D’où le manque de candidats « pour être enseignants, policiers, médecins hospitaliers » et de personnels qualifiés « pour la filière nucléaire, de conducteurs de train, de chauffeurs de bus, d’infirmières ». « Nous avons laissé faire les démolisseurs, quand nous ne les avons pas encouragés », regrette Henri Guaino. Selon lui, l’erreur aura été de vouloir à tout prix plaquer les méthodes de l’entreprise privée sur le secteur public. « On n’a pas réussi à en faire une entreprise, mais on a réussi à en faire un monstre bureaucratique géré par le rationnement budgétaire », assène-t-il, à l’image des agences régionales de santé (ARS), « dont la mission principale est de fermer des lits, ou la bureaucratie qui gère l’hôpital sur des critères exclusivement comptables ».

Avec des rémunérations moindres et des conditions de travail détériorées dans le public, le privé « a capté les ingénieurs et les cadres formés à prix d’or...

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