Les retraités sont le cœur battant (et votant) de la Macronie, qui ne doit sa survie politique qu'aux avantages qu’elle accorde régulièrement au seul corps électoral capable de se mobiliser massivement pour les élections. Et cet électorat le lui rend bien d’ailleurs : en mars 2023, les retraités étaient à 57 % favorables à la réforme des retraites. Alors, pour les aider à faire face à l’inflation, Bruno le Maire a annoncé aux lecteurs du Parisien que pour « protéger tous les retraités contre l’inflation », les pensions de retraite « seront toutes revalorisées de 5,2 % au 1er janvier 2024 ».

En cette période de disette généralisée pour la plupart des Français, qui plus est après de longs mois de conflit social balayé au motif qu'il fallait sauver les caisses de retraite, la nouvelle a fait grincer des dents : la Macronie offrirait ce généreux cadeau à son corps électoral, et ce alors que les élections européennes approchent à grands pas… Sauf qu’à y regarder de plus près, ce n’est pas un cadeau, ni la manifestation d’une générosité spontanée. Il ne s'agit ni plus ni moins que de la simple application de la loi.

En vertu de l’article L. 161-25 du code de la sécurité sociale, il est prévu une revalorisation annuelle des pensions, notamment pour s’assurer que l’inflation ne vienne pas rogner celles-ci. Depuis 2016, c’est l’inflation, précisément la moyenne annuelle des prix à la consommation (hors tabac) sur 12 mois glissants fin août, qui sert de base dans le calcul. Dans sa note de septembre, l’Insee l’a évaluée à 4,9 %. L’État se veut donc — un peu — plus généreux, ou alors anticipe un gonflement trimestriel à venir de l’inflation.

Les actifs paient encore la note

Faux sujet, alors ? Simple opération de communication teintée d'électoralisme de la...