Gauche PolitiqueFPContenu payant

La « Deuxième gauche » va-t-elle dans le mur ?

ARTICLE. Quelques jours après l’annonce de retrait d’Arnaud Montebourg de la campagne présidentielle, la tenue prochaine de la « Primaire Populaire » met en exergue la continuité d’une vieille opposition : celle entre la « Première gauche » et la « Deuxième gauche ».

/2022/01/deuxieme-gauche-montebourg-taubira-primaire-popualire


« J’ai engagé une franche discussion avec tous les candidats appartenant à ma famille politique, mais aucun n’est décidé à surmonter nos désaccords. J’en ai tiré la conclusion que mes idées étaient certainement devenues étrangères à ma famille politique. » C’était il y a moins d’une semaine, lorsqu’Arnaud Montebourg annonçait l’avortement de sa campagne, placée à l’origine sous le signe de la « Remontada ». Un ralliement à Christiane Taubira était attendu, mais les plans de sortie du grand théâtre électoral semblent avoir changé pour l’ancien ministre de l’Économie ; silence radio sur le sujet.

Mais Christiane Taubira a-t-elle besoin du soutien de Montebourg ? Dans deux jours, du 27 au 30 janvier, se dérouleront les votes en ligne de la « Primaire Populaire », initiative issue de la société civile – elle a été créée en 2021 par deux militants associatifs, Mathilde Imer et Samuel Grzybowski, fondateur de l’organisation vivrensembliste « Coexister » –, dont l’objectif est de favoriser l’émergence d’un candidat unique.

À ce stade, sortie vainqueresse de la phase des parrainages, Christiane Taubira est déclarée favorite. À candidat unique, projet unique ? Il est peu de dire que l’idée est morte dans l’œuf, et si sept candidats avaient été présélectionnés sur la liste des parrainages d’origine (Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Christiane Taubira, Anna Agueb-Porterie, Charlotte Marchandise et Pierre Larrouturou), les plus gros poissons – Jadot, Mélenchon, puis Hidalgo – ont depuis longtemps fait savoir que les festivités auraient lieu sans eux.

Dans l’article « La primaire populaire, tremplin sur mesure pour Taubira » paru dans Marianne cette semaine, le journaliste Hadrien Mathoux décrypte la sociologie des organisateurs et des soutiens de cette entreprise de propulsion électorale. « Elle semble portée par la bourgeoisie des métropoles, comme en témoigne la liste des soutiens les plus médiatiques, sorte de bingo bobo-progressiste : le photographe Yann Arthus-Bertrand, la militante féministe Lauren Bastide,...

Vous aimerez aussi