La France peut-elle démanteler son parc éolien, comme le propose Marine Le Pen ?
ARTICLE. Jeudi 14 octobre, sur RTL, Marine Le Pen a promis qu’une fois élue, elle démantèlerait les éoliennes implantées sur notre territoire. Cette proposition est-elle réalisable en l’état actuel de la production d’électricité française ?
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« Moi, je ne suis pas Emmanuel Macron. Moi j’ai des positions claires, j’ai des convictions (…) je dis à l’avance ce que je ferai ! » s’est exclamée Marine Le Pen au micro de RTL ce jeudi 14 octobre. Il était alors question de sa position radicale sur les éoliennes. D’une part, la candidate du Rassemblement national elle a assuré qu’elle arrêterait « toute nouvelle construction de parc éolien » et d’autre part, affirmé qu’elle lancerait « un grand chantier pour démonter » le parc existant. Mais cette proposition est-elle seulement réaliste ?
Se priver de l’éolien, quoi qu’on puisse en penser par ailleurs, serait se priver d’une source d’énergie, aussi intermittente et peu fiable qu’elle soit. La part de l’éolien dans le mix énergétique électrique a nettement progressé entre 2015 et 2020, passant de 3,9 % à 7,9 %. Soit une production nominale annuelle de de 20,9 à 39,7 TWh. À titre de comparaison, le nucléaire français pèse environ pour 67,1 % du mix énergétique, 335,4 TWh par an au total. Le premier semestre 2021 a vu une nouvelle progression de l’éolien, qui a atteint une production de 11,8 TWh, soit 8,4 % de la consommation électrique française.
Une situation à risque d’ici 2024
La France peut-elle se passer de ces 39,7 TWh annuels, en quelques mois ? D’un point de vue strictement mathématique : oui. Le solde de la balance des exportations/importations d’électricité était en France de 43,2 TWh (contre 55,7 TWh en 2019). Mais bien évidemment ce n’est pas une simple question arithmétique, qui plus est lorsqu’il s’agit de se priver d’une énergie dont le plus gros défaut est son intermittence.
Dans son « Bilan prévisionnel 2021 : perspectives du système électrique à l’horizon 2030 », le Réseau de transport d’électricité (RTE) invite à la vigilance. La fermeture des deux réacteurs...