politiquePrésidentielle
Le « moment Éric Zemmour », grossesse nerveuse électorale ou pulsion boulangiste ?
OPINION. Depuis plusieurs semaines, l'actualité politique vibre au rythme des sorties médiatiques d'Éric Zemmour, alors même que le journaliste n'a même pas encore déclaré officialement sa candidature aux présidentielles. Les sondages s'enchaînent et la dynamique Zemmour poursuit sa progression... Jusqu'à l'éclatement de la bulle ?
Ce que l’on peut raisonnablement appeler le « moment Zemmour », qui structure lourdement l’actualité politico-médiatique de la France à six mois de l’échéance présidentielle, mérite quelques observations. Non pour débattre des positions de fond du journaliste, même si cela est et sera nécessaire, mais plutôt pour essayer de pointer certains des mécanismes qui ont permis le déclenchement du cirque. Et continuent de l’alimenter.
Il s’agit bien sûr de la question des études d’opinion et du gonflement de la bulle sondagière, qui alimente celui de la bulle médiatique. Non que cela relève d’une manipulation globale – car il n’y a pas de chef d’orchestre–, mais d’une convergence d’intérêts. Tant chez les sondeurs que dans les médias, les uns et les autres n’étant pas nécessairement des alliés d’Éric Zemmour. Les sondages sont un business comme les autres qui obéit à des impératifs économiques. L’information, surtout audiovisuelle, est d’abord et avant tout un marché qui a des règles, et notamment celle de l’audimat, auxquelles il est nécessaire de se soumettre.
Concernant les sondages, on sait que la montée impressionnante de l’abstention a rendu acrobatique la production de chiffres crédibles. Les instituts sont confrontés à la difficulté de l’estimer valablement, or celle-ci a une influence considérable sur le résultat des scrutins. C’est ainsi qu’à l’occasion des municipales, on a vu arriver aux affaires des équipes soutenues par 10 ou 15 % des inscrits ! La structuration sociologique, géographique, idéologique, culturelle ou familiale des votes est très difficile à appréhender. Et aboutit à un zapping électoral qui donne des migraines aux sondeurs. On se rappelle la mésaventure de François-Xavier Bellamy aux élections européennes où il était donné à près de 15 % quelques jours avant le scrutin… pour terminer à 8 !
Or, alors que nous sommes à six mois de l’échéance, moins de...
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