Le précédent de Gaulle
L’IMPOSSIBLE PRÉSIDENCE. Qu’on l’adule ou qu’on le haïsse, Eric Zemmour est l’ovni de cette campagne présidentielle. Observateur attentif du populisme, le philosophe Vincent Coussedière interroge son parcours et nous propose une analyse profonde du rôle historique de Zemmour. Huitième et dernier chapitre.
L’examen du théâtre des opérations dans lequel devrait se dérouler une grande politique de l’immigration apparaît quelque peu sinistre et désolé. Le « précédent » de Gaulle peut cependant guider celui qui ne voudrait pas céder au désespoir. Il faut pour commencer retrouver le sens des « réalités » et, dans cette affaire, elles sont des forces toutes aussi multiples que celles avec lesquelles a dû manœuvrer le Général. D’une certaine manière, il s’agit de réaliser une séparation inversée par rapport à celle que réalisa le Général. De Gaulle a dû obliger les colons à reconnaître qu’ils n’étaient plus chez eux en Algérie, et à en accepter les conséquences. Il faut obliger aujourd’hui dans le même sens les contre-colonisateurs, à savoir les immigrés qui refusent de s’assimiler, à reconnaître qu’ils ne sont plus chez eux en France, et doivent en tirer les conséquences.
Pour cela nous n’avons pas besoin d’un discours global et frontal sur l’identité, moins encore d’un projet de remigration, mais nous avons besoin de diviser les forces pour mieux régner, et patienter pour que nos propres forces se rétablissent. Il faut d’abord isoler le problème et ne pas braquer inutilement les immigrés assimilés comme ceux qui, bien que ne l’étant pas, sont devenus Français par notre propre lâcheté à n’avoir rien exigé d’eux. Pour ces derniers, et s’il est trop tard pour l’assimilation, il faut exiger le respect scrupuleux de la loi.
Mettre le projecteur sur l’islam ne sert à rien, en revanche le mettre sur l’islamisme est de bonne politique. Ce qui ne préjuge pas...