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Parrainages d’élus : Anne Hidalgo, démocrate à géométrie variable

Bertrand GUYOT

10/01/2022

ARTICLE. Si Marine Le Pen, Éric Zemmour – ou Jean-Luc Mélenchon – n’obtiennent pas les 500 parrainages d’élus requis pour se présenter à la présidentielle, ce sera « tant pis pour eux ». Pour Anne Hidalgo (créditée de quelque 3,7% dans le dernier sondage Ipsos pour Franceinfo/Le Parisien), il s’agit juste d’un manque de capacité à convaincre et non un problème démocratique.

Parrainages d’élus : Anne Hidalgo, démocrate à géométrie variable


Est-il légitime qu’un camp qui représente une infime minorité des intentions de vote – entre 2 et 4,5 % selon les derniers sondages et selon la présence ou non de Christiane Taubira – juge normal que deux opposants, estimés à environ 15 % des intentions de vote, ne puissent pas concourir à la présidentielle ? La réponse semble évidente et pourtant, Anne Hidalgo (PS) semble trouver normal — pire encore, satisfaisant — que Marine Le Pen (RN) et Éric Zemmour (Reconquête !) soient éjectés de la compétition avant même qu’elle ne commence.

Invitée dimanche 9 janvier par Jean-Pierre Elkabbach sur CNews, la candidate du parti socialiste s’est voulue très ferme : « S’ils ne les ont pas [les parrainages, ndlr], c’est qu’ils ne méritent pas d’y participer ». À la question « Vous ne pensez pas que ce serait un manque pour la démocratie ? », la maire de Paris s’est écriée, du haut de ses quelques pourcents d’intention de vote : « Ah non vraiment pas ! ». Et l’édile parisienne de se justifier, en considèrant que « la démocratie est définie avant les sondages, par la loi. Et si la loi dit que les parrainages doivent être de 500 pour chacun des candidats sur la ligne de départ, c’est la loi qui doit s’imposer ». Commode !

« La loi c’est la démocratie ». Et Vichy ?

« Tant pis pour eux ? », questionne alors Jean-Pierre Elkabbach, qui peine à cacher son sourire. Bien évidemment, pour Anne Hidalgo qui rétorque, « Oh oui, tant pis pour eux, ça veut dire qu’ils n’ont pas convaincu ». Ce faisant, l’élue PS omet volontairement la question (pourtant centrale) de la fin de l’anonymat des parrainages, mesure portée et promulguée par François Hollande en 2016. Les 42.000 élus que compte...

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