Pour Bruno Le Maire, « l’économie française se porte bien ». Vraiment ?
ARTICLE. La France sort du tunnel ! C’est en tout cas ce que tente de faire croire Bruno Le Maire qui a entamé sa rentrée médiatique cette semaine. Si certains indicateurs confirment un redressement de l’économie française, la situation est loin d’être emballante... Et à la fin de l’histoire, il faudra bien payer l’addition du « quoi qu’il en coûte ».
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Le « quoi qu’il en coûte aura un prix ». Mais pour le moment, le gouvernement se garde bien de l’évoquer. Il préfère se réjouir des bons chiffres publiés en juillet par l’INSEE, qui affichent le rebond de l’économie française après crise. « L’économie française se porte bien », claironne le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, dans l’émission les Quatre Vérités sur France 2. Mais qu’en est-il concrètement ?
Le gouvernement tablait sur une croissance du PIB de plus de 5 %. En juin, la Banque de France a considéré que la croissance de l’économie française pourrait finalement atteindre 5,75 % à la fin de l’année. Un chiffre nettement au-delà des 4,6 % moyens affichés par la zone euro. De son côté, Bruno Le Maire se veut encore plus ambitieux et affiche un objectif de croissance légèrement supérieur, à 6 %, conformément à l’estimation produite par l’INSEE dans sa note de conjoncture de juillet. La France serait ainsi en avance de 2,4 milliards d’euros sur ses prévisions, assure Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics.
En endettement public record
Malgré cette hausse significative, est-il justifié de pavoiser ? Un rebond de la croissance était attendu à deux titres : après les confinements, la reprise économique ne pouvait qu’être inéluctable, provoquée par la reprise globale de la consommation post confinement. D’autre part, la France a vécu sous perfusion pendant près de 18 mois d’affilée : près de 250 milliards d'euros ont été injectés par l’État pour financer le chômage partiel, la restauration/hôtellerie et autres plans de relance. Le fameux « quoi qu’il en coûte ». Ce dispositif a appuyé la relance économique. Mais, aussi nécessaire qu'il fut, il aura un coût que ne prend pas en compte la croissance du PIB vantée par le gouvernement, et a fortement contribué à accroître l’endettement public...