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Présidentielles 2022 : et pourquoi pas un Comité de salut public ?

OPINION. Le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui s’annonce en 2022 est-il inéluctable ? Pour notre abonné, si les personnalités médiatiquement plébiscitées se réunissent, il est possible de faire émerger une alternative populaire à l'impasse actuelle.

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Partons d’un constat : les prescripteurs d’opinion imposent la prophétie autoréalisatrice d’un second tour Macron-Le Pen. En 2017, en tenant compte de l’abstention et du nombre record de votes blancs ou nuls, 43 % du corps électoral avait voté pour l’un et 23 % pour l’autre. À l’époque, leurs programmes étaient pourtant diamétralement opposés et donc clivants : souverainisme social contre mondialisme libéral. Une majorité de Français a compris que le match retour sera un match amical. Marine Le Pen pense que, pour pouvoir gagner, elle doit obtenir la permission d’une oligarchie envers laquelle elle multiplie les signes d'allégeance. Cette oligarchie pourrait d’ailleurs être tentée de lui donner cette permission : un RN chiraquisé au pouvoir serait une bonne leçon infligée aux sans-dents réfractaires qui croient encore qu’une autre politique est possible.

En face, la dispersion s’organise : Zemmour se tâte, Onfray guette ses fenêtres, Ruffin range sa cuisine, de Villiers écrit, Philippot se bigarise, Raoult se bunkerise, Montebourg pollinise et Todd ironise. Or, tous ont deux choses en commun : leur amour sincère de la France et le fait que, s’ils nous séduisent, nous n’adhérons jamais complètement à leurs idées. Moi par exemple, j’adore Zemmour quand il a le courage de nommer et démasquer l’ennemi islamiste, mais il m’insupporte (entre autres) quand il semble dénier à certains de mes compatriotes le droit d’être français au prétexte qu’ils sont musulmans. Onfray m’apparait comme incarnant de plus en plus une certaine idée (ou un art) de la France, mais m’agace quand il refuse de voir l’injustice faite aux jeunes avec la Covid ou quand il réduit la liberté à un débat mondain entre Voltaire et Rousseau (je revendique mon droit au bonheur et ma liberté d’aller boire des coups). J’admire la réelle empathie de Rufin envers les petits (et les jeunes), son énergie à les défendre...

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